« Sommet », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Emmanuel
Macron espérait surfer, à Biarritz, sur les difficultés de ses homologues pour
apparaître ce grand ordonnateur des puissants de la planète. À l’issue du G7,
il reste une pincée de piment d’Espelette offert à des dames de présidents,
quelques vagues déclarations d’intention et l’image d’un sommet bunkerisé face
aux indignations du monde. Les inégalités sociales n’en seront pas écornées et
aucun virage écologique n’a été amorcé. Les ravages de l’Amazonie conduits Par Jair
Bolsonaro ne seront pas stoppés. Le chef d’État brésilien raflera même quelques
aides pour lutter contre les incendies. Le dossier iranien ne semble pas avoir
avancé en dépit de la venue surprise du ministre des Affaires étrangères, la
taxe sur la Gafa sera diluée dans le cadre de l’OCDE et Donald Trump s’est
réservé pour le prochain G7, qu’il présidera, à Miami, quelques semaines avant
la présidentielle américaine, la possibilité d’une normalisation des relations
avec la Russie.
Un homme
rentre satisfait du Pays basque, Donald Trump, qui n’a rien lâché et qui compte
bien récolter les fruits électoraux de sa fermeté. Quant à l’économie mondiale,
elle continuera à glisser vers la crise et certains pays vers la récession. L’avidité
des milliardaires qui pousse vers des abîmes sociaux et écologiques a toujours
libre cours.
Les motifs
d’espérer sont à chercher dans les rangs des contestataires du G7, parmi les 15 000
manifestants réunis samedi, avec les décrocheurs de portraits d’Emmanuel Macron
qui rappellent que sa politique ignore le risque climatique et fait régresser
la justice sociale. Leur contre-sommet a évité les pièges d’un dispositif
policier et donné au pays l’image d’une contestation pacifique qui crédibilise
leur mobilisation. Celle-ci constitue eu ferment de politiques alternatives,
combattant les logiques capitalistes, alliant le progrès social et l’exigence
écologique, la solidarité entre les peuples du monde et le combat pour la paix.
La gauche de transformation peut y puiser du renouveau. La fête de l’Humanité à
la mi-septembre en sera un sommet.
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