« La pente des périls », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
L’habitude
est tenace. Les grands de ce monde qui s’apprêtent à se retrouver au G7 de
Biarritz continuent d’afficher un optimisme sur la santé économique de la
planète. Comme si ne se mettaient pas à clignoter, jour après jour, des signaux
inquiétants. À l’orée de l’année 2007, ils faisaient de même…Tout juste
concèdent-ils que l’accroissement des inégalités constitue un risque politique
et que la guerre économique que Donald Trump mène contre la Chine pourrait
semer un fâcheux désordre.
Mais
aucun des sept dirigeants n’envisage de rompre avec les politiques d’austérité
budgétaire, de restriction pour les services publics et de cadeaux fiscaux pour
la finance. Ainsi, pour dissiper les nuages qui s’accumulent sur l’économie de
son pays, le président des États-Unis n’envisage que de nouveaux allègements
fiscaux pour les plus-values sur le capital, la réduction des cotisations
sociales, et la permission à nouveau donnée aux banques de spéculer avec l’argent
des déposants. Ces politiques génèrent pourtant récession et déflation comme le
signale la faiblesse excessive des taux d’intérêt. Les milliers de milliards
déversés sur les banques lors de la crise de 2008 n’ont pas été orientés vers
des activités utiles socialement et écologiquement, mais vers des rachats d’actions,
des fusions-gâchis ou vers la bulle immobilière.
Les pays
émergents connaissent déjà une situation de crise, que l’avidité aveugle des
multinationales peut étendre à la planète. Les choix budgétaires qu’ourdit le
gouvernement sont dans la même lignée. La réforme de l’assurance-chômage puis
celle des retraites alimenteront encore cette spirale désastreuse. Pendant ce
temps, la haute société s’étourdit à Deauville où les ventes de yearlings – les
pur-sang de 18 mois – ont battu un nouveau record, avec plus 17% en valeur. Elle
règle rarement l’addition des ruades économiques…
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