« LE TRAVAIL OU LE CAPITAL », L’EDITORIAL DE PIERRE CHAILLAN DANS L’HUMANITE DE DEMAIN MARDI
Comment faire pour évacuer la question de la répartition des richesses
produites par celles et ceux qui travaillent et qui leur sont dues ? Voilà
l’équation que cherche désespérément à résoudre le pouvoir macronien depuis
déjà quelques mois. Lorsque après avoir supprimé l’ISF, faisant ainsi voler en
éclats pareille mesure lisible de justice fiscale, puis après avoir mis à mal
le Code du travail avec sa loi XXL, en fragilisant les droits des salariés et
en dévalorisant le travail, ou encore après s’en être pris aux transports
publics ferroviaires – pourtant réponse à la nécessité de déplacements moins
chers (gratuits, même !) en région et alternatifs au tout-routier –, et enfin,
après avoir édulcoré l’« exit tax », en épargnant les évadés fiscaux, le
gouvernement voudrait bien faire oublier son parti pris de classe, et le
président qu’il est, celui des plus riches.
Pour Macron-Philippe, tout est bon pour éviter de mettre devant leurs
responsabilités ces milliardaires multirécidivistes de l’évasion fiscale, ces
multinationales et ces grands groupes privés adeptes de la fraude fiscale et
surtout au-dessus de tout, ces détenteurs du capital et leurs actionnaires qui
vampirisent les toujours plus importants bénéfices réalisés par les ouvriers,
les employés, les cadres, les ingénieurs, les TPE-PME totalement étranglés par
le moins-disant social de la sous-traitance et tous ces métiers totalement
précarisés, voire ubérisés. La fuite en avant ultralibérale nous conduit dans
le mur. La seule réponse du gouvernement et du patronat est pourtant de
poursuivre dans cette voie sans issue de la précarisation à outrance du
travail, en s’en prenant de toutes parts au CDI et à l’emploi stable.
La fable du « coût du travail » est en train de tuer à petit feu tous les
savoirs, les savoir-faire et les atouts pour l’avenir. Pour relever les défis
humains, sociaux et écologiques, il est maintenant urgent de s’en prendre au
coût du capital, véritable boulet pour l’investissement en faveur de la relance
économique et de la recherche et frein au développement humain, environnemental
et social. Lorsqu’on apprend que les 0,1 % les plus riches ont vu leurs revenus
augmenter de 17,5 % en 2019.
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