« Les quatre loups », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Ce
pourrait être une profession de foi : « Ceux qui seraient tentés de
penser qu’il y aura moins de crèches ou d’écoles maternelles construites en
Allemagne à cause de notre business n’ont rien à faire ici. » Humanistes
ou simples citoyens attachés à la justice et aux services publics, circulez.
Ici on fait de l’argent, on amasse du pognon. Cette phrase en forme de parangon
du cynisme, on la doit à l’avocat fiscaliste Hanno Berger, qui a organisé, à
partir de l’Allemagne dès 2007, comme l’ont révélé la semaine passée 19 médias
européens dont le Monde, un système de fraude fiscale massive à l’échelle
européenne portant sur 55 milliards d’euros en quinze ans au préjudice des
États.
On
pourrait sans doute l’inscrire au-dessus de la porte d’entrée de chacun des
cabinets de conseil dont nous parlons ici. Les big four, les quatre gros :
PwC, Deloitte, EY, KPMG. Ils dominent le marché de l’évasion fiscale sur le fil
de la légalité à l’usage des multinationales. Ils jouent un rôle majeur dans la
perte de quelque 500 milliards chaque année pour les États. Mais il y a plus.
Ils jouent un rôle actif en matière de politiques publiques. Le cabinet KPMG
intervient auprès de 6000 collectivités territoriales et propose ses recettes
de management et de gestion.
On
retrouve des poissons-pilotes des quatre cabinets au niveau de toutes les
institutions. PwC a participé au niveau de la Commission européenne à la
plateforme de réflexion contre l’optimisation fiscale… C’est confier aux loups
l gestion de la bergerie. En France, l’évasion fiscale approcherait désormais
les 100 milliards. C’est plus que le déficit de l’État, invoqué à l’appui de
toutes les mesures d’économie budgétaire qui se mettent en place. Alors qu’à
l’Assemblée se discute le budget de la nation, où est la transparence ? Où
est la lutte contre ces pratiques ? Le ministre du budget a indiqué hier
que les banques qui auraient fraudé dans l’affaire Hanno Berger seraient poursuivie.
À suivre…Ces milliards sont des crèches, des écoles maternelles…Les officines
de la fraude fiscale n’ont rien à faire ici.
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