« Le temps de l’écocommunisme », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Le
réchauffement climatique s’emballe. Les États, dont la France, ne tiennent pas
leurs engagements, les phénomènes violents se multiplient, les températures
moyennes grimpent à un rythme qui pourrait atteindre 1,5° C d’augmentation en
2030. Les experts du Giec livrent un constat alarmant. Les flots de bonnes
intentions comme la cécité de Donald Trump ne sont plus de mise. Pourtant, le
rapport des 86 scientifiques, spécialistes mondiaux du phénomène n’est pas
désespéré : l’humanité a encore son sort entre les mains. Mais il n’est
plus temps de finasser ou de rêver qu’une finance verte bienfaisante
ruissellera sur notre environnement.
Les décisions
devront être radicales et dépasser le cadre étriqué des efforts individuels. Un
autre cadre de production doit se mettre en place. Le profit maximal ne peut
plus être la boussole de la mondialisation et le capital doit être privé de son
pouvoir qui impose l’avidité à court terme. Progrès social et qualité de l’environnement
deviennent inséparables : produire comment et pour qui devient une seule
et même question. Le remplacement des énergies fossiles, la priorité aux
transports collectifs, la construction de logements à haute qualité d’isolation
thermique, des stratégies de codéveloppement doivent s’imposer. L’avenir des
hommes et de la vie sur cette planète réclame de s’émanciper de la logique
capitaliste, bref une révolution.
Le rapport
du Giec met chacun et tous face à un impératif de civilisation et un besoin de
mobilisation. Il ne s’agit pas d’un dossier comme les autres, glissé dans le
tiroir d’un ministre de l’Environnement mais du fil rouge à suivre pour les
militants politiques et les responsables associatifs, pour les syndicalistes et
les scientifiques, dans les collectivités publiques comme dans les entreprises.
Le biophysicien Pierre Joliot interrogeait : « Une société qui survit
en créant des besoins artificiels pour produire efficacement des biens de
consommation inutiles ne parait pas susceptible de répondre aux défis posés par
la dégradation de notre environnement. » Nous y sommes.
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