« Haine », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
« HIAS
aime amener des envahisseurs pour tuer les nôtres ». Tels sont les mots du
tueur de la synagogue de Pittsburgh, dans cette mouvance de l’alt – right,
raciste et antisémite, qui a soutenu l’élection d’un Trump. Avant même d’avoir
un mot pour les victimes et leurs familles, l’hôte de la Maison Blanche a eu
deux réflexes : comme il avait osé le faire lors des tueries du Bataclan
ou celles du lycée de Parkland, il en a rajouté dans sa défense obsessionnelle
du lobby des armes à feu et de la peine de mort. Ses diatribes, sur les réseaux
sociaux comme sur les estrades, contre les migrants, que défend par ailleurs l’organisation
juive HIAS, sont de la même eau brunâtre. Deux jours après les colis piégés expédiés
par un autre de ses soutiens, on peut mesurer le poids sanglant de certains
mots et idées.
Cette
haine s’est aussi déversée brutalement depuis plusieurs semaines au Brésil,
quand, après des mois et des mois de chasse au Parti des travailleurs et d’usure
dans la corruption de ses successeurs, l’accession au pouvoir du fasciste
Bolsonaro a été en vue, applaudie par les adeptes, de la pègre de la Bourse,
version locale du « plutôt Hitler que le Front populaire ». Lui aussi
déverse ses slogans, relayés par les sectes évangélistes et leurs médias. Les nervis
font le reste.
L’on
retrouve des deux côtés de l’Atlantique, leurs mêmes soutiens, de Salvini à Le
Pen en passant par Steve Bannon. Ceux qui ont appelé en 2017, au second tour de
l’élection présidentielle, à mettre au plus bas dans les urnes la représentante
française de cette internationale brune ont donc eu pleinement raison. Deux ans
plus tard, et sans surprise, entre les coups de massue néolibéraux et le
politique indigne menée contre les migrants, la politique du président Macron
alimente aussi le pire, en l’absence d’une alternative crédible. Dans le bras
de fer désormais engagé, croiser la colère sociale avec l’esprit d’humanité et
de solidarité, comme à Montreuil ces jours-ci, le souci de rassembler plutôt
que celui de dominer devient d’une profonde urgence.
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