« Égalité », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
À
pas de loup et sur des œufs, tels sont le rythme et le terrain de la réforme
des retraites « en marche ». Nommer un haut-commissaire, mettre sur
pied un « atelier prospectif citoyen », réunir huit « ateliers
participatifs » en régions, créer un site Internet…que ce soit sur l’assurance-chômage,
le réforme des collectivités territoriales ou le changement à opérer dans le
système de soins et de protection sociale, fort curieusement aucun de ces
outils consultatifs n’est utilisé par le gouvernement. Pas une interview des
animateurs de cette belle opération, pas une page des dits sites qui ne répète
que l’objet de la future réforme des retraites est d’être « plus simple,
plus juste, plus égale ».
Si l’on
suivait Agnès Buzyn et Jean-Paul Delevoye, depuis deux jours, cette réforme « plus
simple, plus juste » ne touchera pas à l’âge légal de départ, réduira le
nombre de régimes spéciaux dont chacun pourra tout de même être conservé au cas
où, ne lèsera en rien les veuves, les mères, les chômeurs, les salariés à
revenu modestes, les précaires…Un des multiples dossiers consultables en ligne
va jusqu’à s’intituler : « Ce que la réforme ne va pas changer »,
Ne serait-ce pas trop audacieux ? On est rassuré, si l’on ose l’écrire,
lorsqu’on lit que le futur projet de loi toujours pas sorti de ses cartons vise
à rendre le système des retraites « plus adaptables aux crises qui peuvent
survenir à l’avenir : crise démographique, économique, financière, etc. ». Le système de points qui vise à remplacer la cotisation par trimestre, présente
en effet une caractéristique aussi essentielle que discrètement absente de tous
ces bons outils de com : pouvoir réduire mécaniquement le montant des
pensions par la révision à la baisse du dit point ; et cela sans avoir
besoin d’atelier participatif ni de consultation du Parlement et des syndicats,
et surtout sans écorner le moindre centime de profit ou d’argent public
accaparé par les grandes fortunes. En attendant, ou surtout pas, rappelons-nous
que l’égalité est une passion française. On n’en joue pas impunément.
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