« Flambée », l’éditorial de Sébastien Crépel dans l’Humanité de ce jour !
Si le
retour de l’inflation n’était qu’une mauvaise nouvelle pour les rentiers et les
épargnants, ce serait un mal pour un bien, et les risques seraient limités. Mais
la hausse des prix de 2,3% sur un an pèse sur le porte-monnaie des ménages. La flambée
des carburants atteint 14,3% par rapport à juillet 2017, et la facture pour se
déplacer ou se chauffer plombe des budgets souvent déjà serrés. Sans compter
que les taxes ont subi un sacré coup de
chaud cette année – elle représente 60% du prix à la pompe.
Sans
relance conséquente du pouvoir d’achat, ce sont les familles qui se verront à
nouveau contraintes aux sacrifices. Après des années où l’Europe fut au bord de
sombrer dans une spirale de déflation à base de chute des prix, des salaires et
de la production, par la limite des politiques d’austérité obsédées par la
lutte contre l’inflation, ce danger semble désormais écarté. Il n’est que temps :
en 2017, déjà, l’inflation a ralenti la progression de rémunérations (-0,4%),
note le ministère du travail. Et l’OCDE s’inquiète de cette stagnation dans les
pays développés.
Cela
exige de tourner complètement le dos aux politiques de baisse du « coût du
travail ». C’est-à-dire que le gouvernement, ne pourra pas s’estimer
quitte en supprimant en octobre le restant de cotisation chômage. Ce geste n’est que la contrepartie – versée avec
retard – de la hausse de la CSG payée par tous ou presque depuis le 1er
janvier, salariés du public et du privé, indépendants, retraités : ce qui
est donné d’une main à déjà été repris de l’autre. La hausse du coût de la vie
souligne au contraire l’urgence d’un tout autre partage des richesses entre
salaires et profits, à l’heure où le CAC 40 termine un semestre qui annonce une
nouvelle année de records de bénéfices, avec un bond attendu de 9%. Très loin
au-dessus de l’inflation.
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