" Fer à cheval ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
On
sait l’attrait du premier ministre pour le noble art, même s’il n’est pas le
seul dans l’entourage du chef de l’État. Après l’interruption d’un round
estival qui a frôlé le KO debout, l’hôte de Matignon a donc été missionné pour
monter sur le ring de rentrée. La menu déroulé dimanche dans un journal de
milliardaires se résume à : « soigne ta droite. » Après tout le
dimanche n’est-il par le jour des offenses ? Retraités ayant cotisé une
vie durant, étudiants et familles souvent monoparentales bénéficiaires des APL,
salariés privés d’emploi du fait des choix communs aux fauteurs de crise…C’est
par millions qu’ils vont être atteints par l’uppercut de la super-austérité
dégainé hier. Sacré fer à cheval glissé dans le gant du « visage
social » du macronisme.
L’affaire
Benalla a révélé les dessous d’un pouvoir livré aux dérives des logiques
privées. Celles-ci guident chacun des chantiers de démolition de l’édifice
solidaire construit au fil des générations et de leurs combats. Ce n’était pas
jouer sur les mots que de vouloir ôter l’expression « Sécurité
sociale » de la Constitution. Il s’agit bien d’extirper du paysage
national toute idée de solidarité. On comprend que de, Muriel Pénicaud, dévouée
au culte de ce veau d’or rebaptisé « pro-business », à Jean-Michel
Blanquer, dont Parcoursup prouve l’excellence de sa vision du système public
d’éducation, tous se retrouveront applaudis comme il se doit à l’université du
Medef.
Cette
France-là se gave de dividendes qui explosent les compteurs chaque année.
Comment obtenir de tels niveaux en maintenant une croissance en berne ?
Par l’écrasement des salaires, de l’emploi et de l’investissement productif –
au plus bas depuis douze années. Et par le pillage et la braderie des
ressources, effectifs et atouts publics. L’annonce de la pérennisation sous
forme de cadeaux des dizaines et des dizaines de milliards d’euros versés aux
entreprises sans aucune contre - partie au titre du Cice n’en est que plus
obscène.
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