« Fraternité », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
Cela
s’appelle accuser le coup. Une journée ne s’est pas écoulée après la défense « droite
dans ses bottes » du pouvoir que le principe de réalité repointe le bout
de son nez. Hier, le président du groupe macronien à l’Assemblée nationale a
été missionné pour indiquer par voie de presse que peut-être, après tout, en
fin de compte, la révision constitutionnelle qui devait être adoptée à la
hussarde, comme le reste au mois de juillet, ne serait pas forcément au menu de
la rentrée parlementaire de septembre, voire ne serait plus à l’ordre du jour
du tout…Pourtant, s’il pense que le « peuple » ne partage pas l’avis
de ses opposants politiques quant à la dérive du pouvoir de l’hyperprésident
que révèle l’affaire de son nervi personnel brutalisant des jeunes à terre sur
son temps de loisir, celui qui demandait à ce qu’on vienne « le chercher »
pourrait organiser un référendum sur la question. Chiche ?
Ce mois
de juillet 2018 n’aura pas seulement vu la magnifique victoire des bleus, mais
aussi, avec elle, et pas que, la flamme fraternelle de ce pays reprendre de la
vigueur. Le mot est banni de la pseudo « pensée complexe » come
de la politique, mais il a été rappelé aussi, pour une fois, par le Conseil
constitutionnel ; il existe dans notre
pays un devoir de fraternité. L’infâme loi asile-immigration a dû, elle,
être revotée hier, sans ces dispositions censurées. On a là l’indice
supplémentaire que, même avec une majorité hégémonique menée à la baguette tel
un troupeau alpestre, ce pouvoir peut être mis sur la défensive. Toutes celles
et tous ceux qui refusent la « Bérézina morale » en matière d’asile,
selon le mot du président de la Cimade, comme en matière sociale et
démocratique, ont là matière à espoir, parole et actions.
Étrangers
boucs émissaires, jeunes bacheliers sacrifiés par dizaines de milliers au
marché de la formation privée, tout comme les chômeurs et salariés…Après les
personnels des Ehpad et des hôpitaux, au printemps, la liste des cibles d’une
politique implacable dans sa logique du tout pour l’argent roi devient acte d’accusation
de celles et ceux qui ont intérêt, face aux pièges de la haine et de la
division, à lui opposer celle d’une France et d’une Europe, oui, fraternelles.
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