« Écologie politique », l’éditorial de Pierre Chaillan dans l’Humanité de ce jour !
« Le
capitalisme m’a tuer ! » Voilà en substance ce que le défunt ministre
de la Transition écologique et solidaire a dénoncé en donnant sa démission en
direct. Triste et abattu, Nicolas Hulot a accusé le « modèle dominant »
du libéralisme et « l’orthodoxie économique et financière ».
Pouvait-il en être autrement ? Comment relever les défis environnementaux
tels qu’ils remettent en cause les intérêts financiers sans sortir de la
logique ultralibérale du « nouveau monde » macronien ?
Le débat
fait rage depuis. Les gardiens du temple donnent de la voix. L’éditorialiste
économique Dominique Seux et le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, en
tête. Ils s’inquiètent qu’une telle démonstration sorte des bureaux
présidentiels et éclate au grand jour : l’urgence écologique et sociale se
heurte au mur de l’argent. La maison brûle et on regarde ailleurs. Les dirigeants
politiques sont pris la main dans le sac de la soumission aux grands groupes
privés. Vite, il faut trouver les coupables tout désignés pour maintenir l’ordre
établi et stopper la mise en accusation du système capitaliste. Ces difficultés,
cette impossibilité même, à mener des politiques alternatives favorables à la
préservation de la planète et à la réponse des besoins sociaux et humains
seraient le fait des lobbyistes. Non, personne ne nous fera croire que des
lampistes et hommes de main du capital, agents d’influence d’intérêts
particuliers ou du blanchiment écologique (« green washing » en
globish) seraient responsables des décisions prises depuis des décennies pour
refuser de franchir le mur de l’argent.
Un spectre
hante toujours l’Europe : le spectre d’un nouveau monde de production
respectueux de la nature et des êtres humains grâce à un développement durable
de progrès social. L’écologie politique, à l’instar de l’économie politique a
besoin d’une critique radicale du capitalisme : un communisme revivifié
par les luttes et les mouvements sociaux. Du grain à moudre pour les rencontres
de la Fête de l’Humanité les 14, 15 et 16 septembre prochains à La Courneuve.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire