« Une porte claquée comme la fin d’une illusion », l’éditorial de Patrick Apel-Muller dans l’Humanité de ce jour !
Le libéralisme
s’est avéré incompatible avec l’urgence écologique. Nicolas Hulot qui s’était
aventuré dans l’équipe Macron, vient, d’en tirer honnêtement les conséquences. Les
petits pas ici où là ne pesaient rien face aux dégâts des appétits financiers.
En quatorze mois, le nouveau régime a balayé la jolie formule « Make our
planet greay again », qui prétendait le distinguer de l’abandon de l’accord
climat par Donald Trump. Le délaissement du transport ferroviaire, la baisse du
financement d’une agriculture plus respectueuse de l’environnement, l’autorisation
de l’extraction pétrolière et d’une mine d’or gigantesque en Guyane, la
privatisation de l’énergie hydraulique, l’escroquerie des états généraux de l’alimentation,
la mobilisation des finances publiques au profit des plus riches et non de la
transition écologique, les accords internationaux de libre-échange, le recul
sur le glyphosate, l’huile de palme ou la rénovation thermique des logements…la
liste n’est pas exhaustive des choix qui aggravent un dérèglement climatique
dont les effets se mesurent plus vivement, saison après saison.
Le laisser-piller,
le « faire profit de tout bois », le « quand les affaires vont
tout va » nous conduisent dans le mur. L’encouragement du court-termisme
capitaliste, un crédo du régime en place, menace l’avenir de l’humanité. Prendre
son contre-pied devient une urgence absolue et l’on espère que Nicolas Hulot,
échaudé par son expérience, prendra sa place dans les mobilisations citoyennes
et les combats politiques pour défendre nos biens communs et le premier d’entre
eux, un environnement vivable.
Emmanuel
Macron et Édouard Philippe ont usé et abusé du crédit que leur accordait le
ministre d’État, pour s’appliquer un « green washing », un
blanchiment vert, comme en opèrent les multinationales sur leurs activités
polluantes. So départ, qui sonne comme un claquement de porte, les prive de la
caution progressiste sur laquelle reposait leur récit politique. Restent, nues,
l’injustice et la brutalité sociale. Une droite chimiquement pure, sans un
atome de gauche, avec son cortège de lobbyistes, tous unis dans la passion du
lucre. Une République polluée par le sens des affaires.
Ce départ
d’un homme blessé porte un nouveau coup à l’illusion macronienne, déjà en voie
de disparition. Les nouveaux épisodes menaçant les retraites, l’indemnisation
du chômage ou notre système de santé ne bénéficieront plus d’un certain
attentisme de l’opinion. Le « nouveau monde » prend un air d’Ancien
régime.
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