« Jours heureux au Medef », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Le patronat
a – t- il encore besoin d’un syndicat ? La question mérite d’être posée tant
les vieilles suppliques du Medef ont été largement comblées et recyclées par le
pouvoir macroniste. « Flexibilité », baisse de la fiscalité des
entreprises, destruction du Code du travail : toute sa feuille de route
est scrupuleusement respectée. Le vote de la loi Pacte, priorité du
gouvernement en cette rentrée, destinée sur le papier, à « booster la
croissance des entreprises », finira de combler le Medef. « Globalement,
Pacte, çà nous va », concède avec nonchalance le nouveau patron des
patrons. Car Geoffroy Roux de Bézieux, fraîchement élu, risque de peiner à
faire exister son organisation face à un pouvoir qui anticipe le moindre de ses
désirs. « Attention à tout ce qui pourrait renchérir le coût du travail »,
fait-il mine de menacer à la veille de la renégociation de la convention
Unedic. De quoi faire trembler de peur le gouvernement…bien connu pour s’attaquer
au coût du capital !
Plus
inquiétant encore, face à cette crise existentielle, et alors que le sujet fait
encore débat chez les siens, le nouveau président du Medef s’interrogerait sur
la nécessité de garder un strapontin dans certaines organisations paritaires…De
quoi faciliter la tâche d’Emmanuel Macron, qui compte bien enterrer le
paritarisme, pivot du mudèle social français, hérité du CNR. « La
négociation sociale au niveau national, je le dis tout net, pour moi c’est fini ! ».
Rien de neuf, donc, chez les premiers de cordée du patronat qui peine à
produire de nouvelles revendications et à alimenter leur logiciel économique. « Nous
avons les pires difficultés à recruter », répètent à l’envi les grands
patrons pour masquer l’échec cinglant de leurs propositions sur le chômage et
la croissance. Souvenez-vous du pin’s du
million d’emplois arboré avec cynisme par Pierre Gattaz. On sait ce qu’il en
est aujourd’hui. C’est la belle vie pour le patronat. À quand le retour des
jours heureux ?
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire