« FERTILE », L’ÉDITORIAL DE MICHEL GUILLOUX DANS L’HUMANITE DU LUNDI 13 AOÛT
Depuis la guerre du
Vietnam, avec l’usage massif de l’agent orange, Monsanto n’en finit pas d’être
au banc des accusés. Entendre Bayer reprendre dès vendredi les mêmes arguments
sur l’innocuité du glyphosate, « sûr » et « non cancérogène », ne peut qu’inquiéter.
Après avoir racheté au prix fort – 63 milliards de dollars – son
rival, le groupe allemand avait annoncé en juin son intention de faire
disparaître la marque américaine. Cela ferait sans nul doute les bonnes
affaires de The Vanguard Group et de Blackrock Fund Advisors. Plus de nom, plus
de scandale, voire d’indemnités à verser ? Ces fonds d’investissement
totalisent, avec un troisième larron, 11 000 milliards d’euros (cinq fois la
richesse annuelle de la France) de capitalisation boursière mondiale. Ces
deux-là sont présents à la fois dans le capital de Monsanto, de Bayer et de
BASF – qui a repris les activités « OGM » de l’américain, au nom de la
lutte anticoncurrentielle… Les mêmes ont dû être ravis du sursis de cinq ans
sur une éventuelle interdiction du glyphosate, accordé par la Commission
européenne, avec le soutien de l’Allemagne et sans un mot de la France. La
graine de l’exigence d’autres logiques environnementales, agricoles et
démocratiques, est depuis vendredi en terrain fertile.
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