« Peut-être », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
« Mettez-vous à genoux,
remuez les lèvres et vous croirez » écrivait Blaise Pascal en son temps. On a
eu l’impression au cours du week-end que c’était ce que tentaient nombre de commentateurs,
empressés à croire et faire croire que le petit stratagème du faux retrait de
l’âge pivot allait signer la fin du mouvement engagé depuis maintenant plus de
quarante jours. Le Pacs d’Edouard Philippe avec la CFDT était censé être acté,
isolant ceux que l’on
s’acharne à présenter depuis des jours comme des jusqu’auboutistes radicalisés.
N’en doutons pas. Cette petite chanson en forme de ritournelle, on va encore
l’entendre mais, dès hier matin, elle avait les tonalités d’un disque rayé.
C’est venu de partout et pas seulement de la CGT, de Sud-Rail,
pas seulement de la France insoumise ou du PCF dont les leaders, Jean-Luc
Mélenchon, Fabien Roussel, étaient au petit matin présents devant des dépôts de
la RATP. Pour Olivier Faure, le patron du PS, les blablas de vendredi étaient «
une fake négociation ». Dimanche, Laurent Berger saluait une « Victoire »,
après les annonces du Premier ministre. Hier il était sur un mode plus retenu:
« on est loin d’être à la fin de l’histoire, il va falloir continuer à
peser ».
Sur France 2, dimanche soir, Edouard Philippe croyait pouvoir
affirmer que ceux qui « incitent » à poursuivre la grève envoyaient « peut-être
» les grévistes dans une impasse. On peut entendre ce « peut-être » comme un
aveu inconscient de doute. C’est le gouvernement qui est aujourd’hui dans une
impasse. Il a voulu appeler à la trêve en se servant des fêtes de noël, il a
joué le pourrissement, il a raté le numéro d’illusionniste du retrait de l’âge
pivot. Il a en face de lui, pas un seul syndicat, pas seulement deux ou trois,
mais les forces vives et multiples du pays.
Car chacun le comprend mieux chaque jour. Ce qui est en jeu,
c’est un projet majeur de régression sociale. C’est dur, c’est une bataille
comme la France n’en a pas connu depuis des décennies, elle a une issue, le
retrait.
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