« L’usure macroniste », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de ce jour !
Circulez,
y a rien à négocier ! Derrière la communication laborieuse du
gouvernement, qui prétend ouvrir aujourd’hui de nouvelles « concertations »,
l’exécutif ne compte rien lâcher d’essentiel…pour l’instant. Les vœux présidentiels
ont eu le mérite de la clarté sur ce point. Mais Emmanuel Macron, déjà
fragilisé par le mouvement des gilets jaunes, pourrait cette fois s’y casser
les dents. Sa stratégie du pourrissement se heurte à une opinion publique qui
reste majoritairement favorable aux mobilisations pour une autre réforme des
retraites. Mieux, elle encourage l’extension du domaine de la lutte.
Depuis
hier, le front s’élargit et de nouvelles catégories de travailleurs entrent
dans la danse. Au cœur d’une grève historique – trente-quatre jours –, il faudra
plus que des miettes pour assouvir la soif de justice sociale qui s’exprime
toujours plus fort dans le pays. Même les manipulations grossières pour rallier
les syndicats « réformistes » patinent. Édouard Philippe, qui doit
rencontrer les syndicats aujourd’hui, refusait jusqu’à maintenant de mettre sur
la table leurs lignes rouges. On a vu « compromis » mieux engagé…La
guerre d’usure sera d’autant plus difficile à gagner pour le gouvernement que
les forces de gauche, sociales, politiques, intellectuelles, artistiques,
montent au créneau dans une démarche rassembleuse, comme en témoigne la
pétition lancée dimanche.
« Chaque
époque rêve la suivante », assurait Michelet. C’est le sel des piquets de
grève, de ceux qui refusent d’être la génération qui aura sacrifié les
prochaines. Car le système « universel » propos n’est qu’une promesse
de précarité en partage. L’exécutif voulait jouer les illusionnistes en noyant
le débat public dans un charabia technocrate. Mais les mots creux du macronisme
ne trompent plus personne. Des montants misérables des futures pensions au
marché juteux de la capitalisation en passant par l’âge réel de départ à la
retraite…chaque jour qui passe, révèle toujours mieux les grands dangers de
cette réforme. À la manipulation des chiffres, le mouvement social oppose le
sens des mots.
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