« Bon appétit, messieurs », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Versailles
peut faire illusion. Mais sous les ors et dans les reflets flotteurs des
miroirs, ce n’est pas Emmanuel Macron qui mène le bal des puissants avec les 200
représentants des grands groupes qui y
étaient présents hier. Toutes les « réformes », c’est-à-dire les
régressions sociales entreprises depuis qu’il est au pouvoir, n’ont qu’un but :
vendre la France en l’adaptant aux attentes du marché mondial et des grands
groupes. Hier, quel que soient les accents de ses propos, il était en examen. Ai-je
bien travaillé ? C’est cela le sens profond des propos d’Emmanuel Macron.
On entend
dire que, malgré les gilets jaunes et les grèves, l’attractivité de la France ne
serait pas atteinte et aurait même progressé. Mais la vérité, c’est que la
crise des gilets jaunes, les grèves contre la réforme du code du travail, celles
de la SNCF l’an passé, celle d’aujourd’hui, sans précédent, sur les retraites
sont les corollaires de ce qu’on appelle l’attractivité de la France. C’est au
prix de la démolition du modèle social qui est le nôtre, d’une pression
permanente sur les salaires et la productivité avec la complicité du Medef, de
la mise en cause des services publics, que la France est « bankable »aux
yeux de la finance mondiale.
Alors,
bien sûr, on parle d’emplois créés, de soucis sociaux et environnementaux. Mais
que dit-on à la direction de la grande banque américaine JP Morgan qui s’installe
à Paris : « C’est le moment idéal pour investir. » Oui la France
est une des places mondiales où l’on peut faire du profit. Les faramineux
dividendes versés aux actionnaires du CAC 40 sont là pour en attester. En quoi
les Français en vivent-ils mieux ? En rien, au contraire. Les annonces
hier du président de la République française dans son rôle de fondé de pouvoir
du capital ont encore ouvert les portes avec toujours plus de gâteries pour les
entrants. Le buffet est ouvert, bon appétit messieurs. Ce n’est pas une autre
question : la lutte pour le retrait de la réforme des retraites et contre
la perspective de la capitalisation est aussi une réponse de fond à la logique
de Versailles.
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