« Progressisme régressif », l’éditorial de Pierre Chaillan dans l’Humanité de ce jour !
À quoi peut bien servir la réforme ?
Selon la définition commune, c’est bien un changement dans le but d’obtenir une
amélioration ? ! Celle de l’assurance-chômage cherche à « réduire
de 150 000 à 250 000 le nombre de demandeurs d’emploi et à atteindre
3,4 milliards d’euros d’économies sur la période 2019 – 2021 », selon
les objectifs annoncés par le premier ministre, Édouard Philippe.
Dans les faits, cela se traduirait par une perte de droits
pour de nombreux demandeurs d’emploi (plus d’un sur cinq !) avec la baisse
par dégressivité des indemnités pour les uns et la sortie du système d’assurance-chômage
pour d’autres, et pour masquer le recul par quelques évolutions pour les
indépendants et les salariés démissionnaires. Cette « réforme »
aggraverait la situation des salariés déjà durement touchés par le fléau du
chômage ou par la précarité chronique.
C’est indigne d’un gouvernement se disant « progressiste » !
Comment qualifier autrement le fait de présenter des mesures qui aboutiront à
une régression sociale et humaine généralisée comme une « réforme » ?
C’est une contre-vérité d’un cynisme sans nom auquel ce pouvoir nous a, il est
vrai maintenant, largement habitué. Pire, « l’amélioration » purement
comptable recherchée qui se ferait sur le dos des chômeurs viendrait compenser
les manques à gagner sur les recettes d’un budget déséquilibré de l’assurance-chômage
à cause des milliards d’euros de cadeaux fiscaux octroyés aux détenteurs du
grand capital.
Summum d’une politique inhumaine, il s’agirait encore d’inverser
la courbe de l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en les excluant
purement et simplement de la protection sociale qui leur est due. Après les
régressions du Code du travail, des services publics, des transports, dans l’éducation
nationale, celles des droits salariaux (chômage et retraite), appelons un chat
un chat : une véritable contre-réforme régressive.
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