« À la plage », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Il n’est
pas bon de rouler avec des vitres teintées quand on est premier ministre et de
porter des œillères quand on est commentateur. Sans doute nombre de nos
confrères doutent-ils des véritables nouveautés de l’acte II proclamé par l’exécutif,
mais c’est pour créditer le premier ministre d’un retour gagnant dans le jeu
politique, en même temps que lui-même et Emmanuel Macron auraient eu le dernier
mot face aux gilets jaunes, etc.
Est-ce
bien de cela qu’il s’agit ? Les questions posées par ce mouvement de plus
de six mois demeurent, mais ce n’est pas tout. Aucune des annonces faites n’est
de nature à leur répondre mais surtout à répondre aux mouvements de fond qui
traversent le pays et qu’Édouard Philippe et ses ministres feignent de ne pas
voir et entendre comme en roulant vitres fermées. Mardi, alors que les
hospitaliers étaient en grève, mettant au centre de leurs revendications la
création d’emplois dans des services au bord de la rupture avec des personnels
au bord du burn-out, la ministre Agnès Buzyn n’a même pas daigné recevoir une
délégation.
Lundi,
alors que 740 000 candidats vont se présenter aux épreuves du bac, l’intersyndicale
Snes-FSU, avec SUD-éducation de la CGT, appelle à une grève de surveillance des
épreuves pour la première fois depuis 2003. Au centre du mouvement, la mise en
cause de la réforme Blanquer, que ce dernier continue à placer sous le signe d’une
école de la confiance, quand elle a été élaborée sans les enseignants et qu’ils
sont sous le coup d’une surveillance de la pensée qui ne dit pas son nom avec
de plus en plus de cas avérés de pression contre leur liberté de parole.
Santé,
éducation nationale, ce sont les deux plus grands services publics de la nation
qui sont en ébullition. Qu’en a dit le premier ministre, mardi ? Et que
dire de l’industrie avec General Electric comme expression brute de ce qui fut
bel et bien un mensonge d’Emmanuel Macron quand il y promettait un avenir
radieux. À la faveur des vacances, le gouvernement espère peut-être mettre tout
çà dans le sable. Sous la plage, les pavés.
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