LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

jeudi 13 juillet 2017

" Macron banalise la délinquance climatique ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !


Emmanuel Macron se rêve en héros du climat. Mais il invite à Paris le chef de troupe des présidents climato-sceptiques. La petite ritournelle de l’hôte de l’Élysée, qui « ne désespère jamais de convaincre », ne sème au vent que de l’illusion. Au G20 la semaine dernière, c’est Donald Trump qui a convaincu tous les autres chefs d’État de céder à ses quatre volontés. Les Etats-Unis, pays le plus émetteur de gaz à effet de serre par habitant dans le monde, ont obtenu un blanc-seing pour vendre leurs énergies fossiles quand bien même tous les experts hurlent qu’il faut les laisser sous terre pour éviter un fatal emballement.

En diplomatie, les actes ont un sens. Emmanuel Macron accueille Donald Trump en grande pompe, parade sur les Champs-Élysées et diner étoilé. Fin mai, il a reçu Vladimir Poutine à Versailles alors que le président russe venait de remettre en question la responsabilité des activités humaines dans le coup de chaud qui oppresse la planète. Le compte à rebours est enclenché. Une récente expertise publiée dans la très sérieuse revue « Nature » estime qu’il reste trois ans pour prendre les bonnes décisions et rester dans les clous d’une hausse des températures qui ne dépasse pas les 2° C. En invitant Trump à Paris, le chef de l’État français banalise la délinquance climatique.


Pis, la convocation unilatérale d’un « sommet d’étape » sur les financements climat en France le 12 décembre prochain révèle un mépris certain pour la diplomatie internationale. La 23e conférence climat de l’ONU (COP23) doit se dérouler en novembre. Elle sera, pour la première fois, organisée par un petit État du Pacifique que les bouleversements du climat promettent de noyer sous les eaux, les Îles Fidji. Cette COP doit prioritairement travailler sur les aides financières pour permettre aux populations les plus menacées de faire face aux dérèglements. Sans quoi, les 250 millions d’habitants aujourd’hui menacés deviendront les déplacés de demain, ces migrants même contre lesquels Donald Trump construit des murs.

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