" 2000 disettes...", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
Cette fois l’assistance ne s’est
pas assoupie. Au lendemain du gloubi-boulga libéral infligé au Congrès par le
Président de la République, les députés sont enfin rentrés dans le vif du sujet
hier, puisque c’est à Édouard Philippe qu’a incombé l’ingrate besogne de
présenter l’addition. Certes, il l’a fait avec tous les égards du genre, comme
ces patrons qui vous offrent un chocolat avant de vous annoncer un
licenciement. Mais, la feuille de route gouvernementale enfin sur la table, les
effets de l’anesthésie générale vont pouvoir se dissiper. Loin des promesses de
campagne d’un candidat qui prétendait renverser la table, c’est l’enlisement
austéritaire que propose la majorité, recyclant les recettes mortifères déjà
appliquées sous les deux précédents septennats. Celles qui répondent, encore et
toujours, aux injonctions de Bruxelles plutôt qu’aux aspirations populaires.
Enfermée dans l’obsession budgétaire,
la nouvelle majorité compte faire monter la France dans le TGV libéral, qui
balaiera protections et progrès social, entravera toujours davantage les
services publics et l’autonomie des collectivités locales. Au terminus :
un eldorado pour la finance et ceux qui ont déjà tout. Après l’opération
séduction du gotha de Wall Street entreprise par Bruno Lemaire à New-York, Édouard
Philippe leur a donné hier de nouvelles preuves d’amour, confirmant l’axe
économique stratégique du gouvernement : profiter du Brexit pour « améliorer
l’attractivité de la place de Paris », quitte à faire de la France un
nouveau genre de paradis fiscal. Car, étonnamment, le premier ministre, qui n’a
pas manqué de verser des larmes de crocodile sur la dette, « ce volcan qui
gronde de plus en plus fort », n’aura pas abordé l’évasion fiscale, qui coûte
pourtant la bagatelle de 80 milliards d’euros par an à la France. Pour s’imaginer
ce qui nous attend, il fallait donc lire entre les lignes, les angles morts, et
les lapsus…comme celui qui ne manquera pas de lui coller à la peau : 2000
disettes…
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