" Haro sur les ouvriers " !, l'éditorial de Patrick Le Hyaric dans l'Humanité de ce jour !
Après les agents des services
publics, les ouvriers ! À pas de loup, mais de loup vorace, le
gouvernement Macron-Philippe tente de mettre à genoux l’ensemble du monde du
travail. Avec le remplacement du compte pénibilité sur réclamations patronales par
un vague compte dit de prévention, le gouvernement adresse une gifle aux
travailleurs les plus exposés et exploités. La manutention de charges lourdes,
les postures pénibles, les vibrations mécaniques et les risques chimiques ne
sont désormais plus dans les salons gouvernementaux considérés comme des
travaux pénibles. Ils deviennent par simple circulaire exclus du champ
d’application de la loi, au moment où ils veulent déchiqueter le droit du
travail.
Révoltant pour toutes celles et
tous ceux qui, sous la canicule, font les routes ou réparent les rails,
construisent des bâtiments ou déchargent des camions ! Les mêmes qui
touchent de petits salaires et partent le moins en vacances. Certes, la
précédente loi avait été qualifiée ‘d’usine à gaz », mais au lieu d’en
corriger les défauts, le pouvoir en profite pour occulter toutes les
souffrances au travail. Il y a aussi le travail en souffrance. Car, telles est
bien la question : il ya urgence à lancer un vrai débat sur…le travail,
son sens, son utilité, sa pénibilité dans un monde où l’on prône la
« flexibilité » et le concurrence de tous contre tous. Du même coup,
le gouvernement s’attaque à la sécurité sociale en faisant peser sur elle, et
non plus sur les cotisations spécifiques employeurs, le financement de sa contre-réforme.
Au service du syndicat du grand
patronat qui hurle de joie, le gouvernement s’affiche chaque jour plus doux
avec les puissants et plus féroce avec les faibles. Les droits des ouvriers et
employés soumis aux tâches les plus rudes, à l’espérance de vie la plus courte
à cause des maladies professionnelles doivent être défendus sans attendre.
C’est un enjeu d’intérêt général qui concerne la santé des travailleurs comme
l’économie du pays. Les coûts générés par la pénibilité et les effets du stress
au travail représentent près de 3% des richesses produites. Replaçons le
travail au centre de nos actions.
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