" Choc fiscal façon Sarkozy ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !
Le gouvernement a bien embrouillé
son message mais, bribe après bribe, la cohérence de sa politique apparaît au
grand jour, loin des balivernes sur le prétendu dépassement des notions de
gauche et de droite. Pour la saisir, il faut s’écarter des analyses collant
trop à la communication de l’exécutif, qui tantôt se présente comme celui des
sacrifices et des hausses d’impôts, puis, le jour d’après, comme celui des
cadeaux et des allègements fiscaux, et qui, au bout du compte, prétend réduire
les déficits en relançant la croissance, à moins que ce ne soit l’inverse. La vérité
est plus simple : le gouvernement Philippe est tout cela en même temps,
mais pas pour tout le monde à la fois. L’OFCE, un organisme économique rattaché
à Sciences Po, a fait les comptes des effets de ses annonces sur les revenus
des ménages : ce sont en réalité 1% des plus riches, soit 280.000 foyers,
qui va se remplir les poches grâce aux mesures sociales et fiscales du
gouvernement.
Ce 1% devrait toucher près de
15.000 euros de plus par an, principalement en baisses d’impôt sur la fortune
et sur le capital – les 9% les mieux lotis situés juste en dessous n’y gagnant
pratiquement rien – , contre 81 euros de
« gains » toutes mesures confondues, pour les 10% des Français
gagnant 1200 euros par mois ou moins. Le directeur de l’OFCE, Xavier Timbeau,
parle de « choc fiscal » en faveur des riches à la façon de « Sarkozy
2007 »…Et encore, cela sans compter l’« impact sur le revenu des
ménages » de la réduction des dépenses publiques.
Car il faut bien que quelqu’un
paie la facture en suppressions de services publics et coupes dans les
prestations sociales. Ses conséquences commencent aujourd’hui à la conférence
des territoires, où les collectivités seront « invitées » à se
délester de 1 0 milliards d’euros en
cinq ans. Osons le rapprochement : la baisse des impôts sur le capital coûtera
6,5 milliards ; celle de l’impôt sur les sociétés, 10 milliards. La mort
des services publics locaux n’est en rien une fatalité à laquelle il faut se
résoudre.
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