" Sous les cendres du quinquennat ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
La dernière abjuration de Manuel
Valls dit tout sur le quinquennat. Toute promesse reniée, l’ancien premier
ministre se rallie au candidat de la finance branchée et prône même une
coalition avec la droite de François Fillon. Cette fin de parcours dit tout des étapes précédentes, de
l’entreprise engagée dès juin 2012 par François Hollande et de la volonté de
tuer le Parti socialiste trop réticent à une conversion complète au
libéralisme.
À voir émigrer les marquis du
régime, à assister au chemin de croix de Benoît Hamon, à entendre le petit
cénacle qui gouvernait, on mesure l’état de décomposition d’un
Parti que François Mitterrand
avait voulu hégémonique à gauche. Autre chose peut naître.
Ne nous y trompons pas : le
courant social-démocrate, le réformisme ne disparaissent pas. le squelette
politique se désagrège mais il reste une idéologie ancrée dans notre pays, qui
cherche toujours le compromis entre changer et conserver, qui oscille d’un pôle
à l’autre en fonction des rapports de force de la société ; quelques
années après, le Parti socialiste ne s’était-il pas remis de la catastrophe de
1969, au prix d’une mue et de départs ? Ce n’est pas dans les confluences
saumâtres d’Emmanuel Macron qu’il parviendra à se ressourcer. Certains élus
peuvent y sauver leur mandat mais pas plus. L’électorat de la primaire – c’est-à
dire le moteur socialiste – a choisi sans ambiguïté la censure du quinquennat
et une option à gauche. Les soutiens de Benoît Hamon qui aspirent à relancer le
socialisme n’y parviendront qu’en rejetant la camisole des solutions libérales
et en acceptant de renouer avec modestie avec les forces de gauche aujourd’hui
portées par la campagne dynamique de Jean-Luc Mélenchon. Ce chantier est
esquissé. Il faudra du temps pour le mener à bien. Il est vital pour construire
une gauche utile à notre peuple.
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