" Bourrasque ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Le temps qu’il faisait hier,
place du Trocadéro à Paris, vau-il pour celui du pays ? Côté droite, en
tout cas, ce dimanche aura réduit aux soutiens originels le vernis rudement
acquis par la primaire. Le choix même du lieu renvoie, l’affluence en moins, à
ce 1er mai 2012 que choisit Nicolas Sarkozy pour basculer dans une
violente fuite en avant antisociale et antidémocratique. C’est bien à ce brouet
idéologique nourri d’esprit de revanche à la Tea Party américaine qu’a choisi
de s’abreuver le Thatcher de la Sarthe. C’est dire l’originalité de la chose. Cela
n’est ni grand, ni beau, encore moins gaullien, mais bel et bien dangereux.
Cette droite loden et carré
Hermès qui le soutient encore ne peut pas laisser passer son tour d’une
restauration nationale. Elle se retrouve si bien dans cette partie réac de la
Vendée dont les têtes, passée et actuelle, répartissent équitablement leurs
soutiens entre candidats LR et FN. Leur programme est égalitaire : ils
détestent autant les droits des femmes que ceux des « étrangers »,
fussent-ils sur le territoire depuis trois ou quatre générations maintenant. Bref,
ils cultivent de génération en génération les valeurs rancies d’une France qui
n’a digéré ni la guerre d’Algérie, ni le Front populaire. Il semble, ces
jours-ci, que même à droite cela finisse par mal passer.
La déliquescence d’un débat
politique ramené au niveau du choix entre terre brûlée et vote par défaut n’est
pas supportable à cinquante jours du premier tour d’une élection
présidentielle, qui qu’on pense de la Ve République, et surtout si l’on estime qu’elle
a fait son temps. Dire et redire le
danger de ces aventures, programmes et candidats est vital. Il en va de la vie
concrète de dizaines de millions d’hommes, de femmes, jeunes et vieux. Va-t-on
ou non subir la loi d’airain des marchés financiers, qui veulent désormais que
la France taille dans le vif de ses dépenses de protection sociale et de services
publics locaux et nationaux. Une autre politique est-elle possible sans
revivifier la démocratie et réinventer la République ? rallumons la flamme
du seul et vrai débat qui vaille.
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