" Recompositions ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !
C’est l’histoire d’une petite
tape dans le dos qui n’a plus rien du signe amical que l’on échange dans une
famille politique. Celle-là pousse dans le vide. Et son auteur observe la
chute. En invitant à ne pas soutenir « une gauche qui se replie sur elle-même »,
Manuel Valls franchit une étape de plus dans son œuvre de rupture avec l’héritage
de gauche du Parti socialiste. En « bon camarade », il guette le
crash de Benoît Hamon afin d’annoncer, au moment opportun, aider Emmanuel
Macron à construire une « coalition à la française », majorité de
gouvernement socialement et économiquement libérale.
L’ancien premier ministre joue le
coup d’après. Et, s’il peut, il ne se gênera pas de mettre la main sur le PS
pour construire sa « maison » qui n’a de « progressiste »
que le nom. Cette campagne électorale porte en ses flancs de nombreuses
recompositions du paysage politique à venir. Espérons donc que Benoît Hamon ne
soit pas dans le même type de calculs, consistant aussi à prendre le gouvernail
du Parti socialiste pour appeler toutes celles et tous ceux qui veulent rompre
avec l’austérité à naviguer dans son sillon. Il ne se qualifiera pas au second
tour avec cette stratégie d’appareil qui l’amène déjà à composer avec les
idées, sur la règle européenne des 3% de déficit public par exemple. À trop
vouloir donner des gages à l’aile droite du PS, il est devenu transparent,
alors que son projet est bien plus ancré à gauche que toutes les dernières
campagnes socialistes.
Les sondages récents montrent qu’il
perd des points. Une partie de son électorat glisse vers le « vote utile Macron ».
du côté de l’alternative, Jean-Luc Mélenchon qui fait du rassemblement du
courant antilibéral samedi à Paris un rendez-vous de dynamisation de sa
campagne, grignote du terrain. À l’heure où s’affirme dans la société le besoin
de changement, comme la présentation hier par un collectif d’universitaires d’un
Code du travail adapté aux protections sociales de notre temps, c’est de ce côté-là
qu’il faut regarder, travailler, pas dans six mois, maintenant.
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