" Le pouvoir et l'argent ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !
On sait les banques sans scrupule
aucun dès lors que se présente à elles l’appât du gain. Elles organisent l’évasion
fiscale, investissent dans des projets douteux, des énergies polluantes à l’armement,
empochent sans broncher les subsides de l’État pour colmater les pertes d’une
crise qu’elles ont créée..Les voilà maintenant embarquées dans la colonisation
d’Israël dans les territoires palestiniens. Selon une enquête de plusieurs ONG
et syndicats rendue publique ce matin, de nombreuses banques et assurances
françaises se rendent complices sans sourciller d’une occupation illégale au
regard du droit international. « L’argent n’a pas d’odeur, mais à partir d’un
million il commence à se faire sentir », disait Tristan Bernard.
On sait les citoyens de plus en
plus en détestation des collusions entre finance et politique. La traduction de
cette défiance s’incarne d’ailleurs dans un record d’indécisions quant au choix
de vote face à une campagne électorale polluée par les affaires. Le cas Fillon
montre à quel point le système fonctionne en circuit fermé, entre services que
l’on se rend et se monnayent cher pour assurer une pérennité politique au
service de la finance. L’ami intime de Marc Ladreit de Lacharrière n’a même pas
l’air de comprendre que son rapport à l’argent pose autant de problèmes que les
soupçons d’emplois fictifs dont il est accusé. Quand on trouve normal de
cumuler plusieurs mois de Smic dans le prix d’un seul costume, il ne suffit pas
de dire qu’on a rendu le veston pour se racheter une conduite.
Conséquence du désarroi qui grandit dans l’électorat,
la volonté de renouvellement s’invite fortement dans les critères de choix. Emmanuel
Macron cherche à occuper la place mais l’amour de la réussite par l’argent
coule à flots sous le vernis de probité et son électorat reste volatil. À
Gauche, des candidats qui proposent plus sérieusement de reprendre le pouvoir
sur la finance, Jean-Luc Mélenchon s’impose désormais comme le plus crédible. L’incertitude
des électeurs demeure une des seules certitudes de cette drôle de campagne.
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