" Système et costume ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Après avoir contribué à mettre sa
candidature sur orbite, un magazine du groupe Lagardère alimente la chronique
des ralliements à Emmanuel Macron. Un quotidien dominical, autre propriété du
milliardaire fils de, s’amuse à relayer la campagne du même en contribuant d’une
autre main à poignarder celle de François Fillon, qui tourne au naufrage
bourbeux, jusqu’à la mises en examen d’hier. Et donc Emmanuel Macron se paie le
luxe de dire qu’il ne fait pas dans « la maison d’hôtes », tout en
voyant dans les ralliements en cours qu’il avait « raison de ne pas subir
les règles du système actuel ». Il tape sur le système, certes…mais lequel ?
Il suffit de voir la mine
gourmande que prend Pierre Gattaz à dire que le programme de l’ex-ministre de l’Économie
de François Hollande « allait dans le bon sens » côté impôts sur les
sociétés et dividendes. Mais, Emmanuel Macron devrait faire encore plus pour
écraser salaires et protection sociale… « Les entreprises doivent repartir
à l’export, doivent innover, doivent investir. » Qu’importe si son
quotidien favori, celui de Bernard Arnault, les Échos, expliquait, coup sur
coup, la semaine dernière, que les profits du CAC 40 explosaient à chiffre d’affaires
constant et que le déficit du commerce extérieur était précisément dû à la
faiblesse industrielle de la France face à des pays comme l’Allemagne ou la
Chine. C’est ce système là, pour la sauvegarde duquel Emmanuel Macron est mis
sur orbite depuis un an, qui est bien à bout de souffle.
Quelqu’un qui est soutenu, si ce
n’est porté, par les mondes de la finance, le Medef, les groupes de médias qui
se partagent quelques nababs de la fortune et du CAC 40, voire, cerise sur le gâteau,
par les ténors des cercles élyséens, serait à contre-courant de quoi ? De
l’idée de gauche, de progrès social, de solidarité et de toute recherche de
remise en cause de l’ordre établi et de la dictature de l’argent roi, très
certainement. C’est même le point commun qu’il partage avec les candidats de la
droite et de l’extrême droite. En plus présentable. Côté costume, il a la
taille patron, l’ancien banquier.
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