" Epuisement et convulsions ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Désormais, des sarkozystes s’en
remettent à François Fillon pour qu’il désigne son successeur ! Ce réflexe
monarchiste atteste que la crise traversée par la droite est le symptôme de l’épuisement
d’un régime. Derrière les convulsions, se dessine un système miné par son
intimité avec l’argent et rouillé par la concentration des pouvoirs entre les
mains d’un seul homme. Le paravent des primaires n’a pas caché longtemps la
réduction de la souveraineté populaire, déjà malmenée par un scrutin qui exclut
ou minore le vote d’une majorité de citoyens. L’un pourra fustiger « l’obstination »
de l’ancien premier ministre, d’autres s’indigner de manœuvres de clans ou du
puzzle des intérêts personnels, certains à s’affairer à colmater les voies d’eau…Sous
cette écume et ses scories, une vague plus forte se dessine qui a déjà balayé
les sortants et dont on ne sait encore si elle brisera les digues ou s’y
écrasera. Le dégoût et le révolte se retournent souvent contre ceux qui les
éprouvent et c’est à ce renversement que se consacrent Marine Le Pen ou
Emmanuel Macron, faces autoritaire ou mondialisée de la brutalité libérale.
Les spasmes qui secouent ces
appareils politiques sont loin de ces personnels de santé qui se mobilisent
pour que les hôpitaux restent efficaces et humains, appréciables par les
malades et les personnels. L’obsession de la réduction de la dépense publique,
la compression des effectifs et la tarification à l’activité menacent un bien
commun fondamental. Reprendre le pouvoir sur nos vies, mettre le politique et l’économie
au service de l’humain d’abord, restaurer une VIe République pour
cela comblerait la fracture. C’est un enjeu majeur des scrutins présidentiel et
législatif, à faire émerger des gravats d’un système politique à bout de
souffle. Syndicalistes, progressistes, démocrates n’ont pas un moment à perdre
pour y contribuer.
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