" Quelques grains dans le sablier ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Une lueur vacillante scintille
encore. Pierre Laurent a souhaité hier la reprise des négociations avec la France
Insoumise pour des candidatures uniques dans des circonscriptions législatives.
Un mince espoir subsiste ; le sentiment de gâchis l’emporte parmi tous
ceux qui souhaitaient prolonger l’élan de leur vote Mélenchon dans la conquête
d’une majorité pour la gauche de transformation. Car les comptes sont têtus :
si communistes et insoumis vont désunis à la confrontation électorale, si rien
n’est fait pour leur ajouter des électeurs hamonistes ou écologistes, ils
figureront rarement au second tour et n’obtiendront qu’une poignée de sièges à
l’Assemblée. Ce serait pain bénit pour En marche !, pour le FN et pour LR.
Dans quelques dizaines de circonscriptions, des députés hollandais ou
vallsistes sauveraient leur fauteuil par la grâce de cet éparpillement.
L’essentiel pourtant converge :
les principaux axes programmatiques et le soutien commun à Jean-Luc Mélenchon ?
Alors qu’est-ce qui cloche ? Les communistes ne veulent pas que dans les
villes où ils sont très puissants et où ils ont animé la campagne
présidentielle, on les prive de leur représentation et de leurs possibilités de
conquête. C’est normal. La France Insoumise veut des députés. Elle peut en
obtenir dans de nombreuses grandes villes si elle n’a pas de concurrence à
gauche. Ces deux aspirations sont compatibles et peuvent conduire à des tickets
gagnants.
Rien ne justifierait qu’une
machine à perdre prenne leur place par la volonté de faire table rase de la
diversité, par une tentation hégémonique qui a finalement coûté cher au PS, ou
dans l’enfermement dans des intérêts d’appareil.
La gauche ne se reconstruira pas dans un alignement de caserne.
Quelques jours restent encore
pour sortir d’une impasse mortifère, quelques grains dans le sablier.
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