" Machine de guerre ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Le tableau de chasse est
flatteur. Emmanuel Macron, pour qui l’écologie n’est qu’un nota bene, a
circonvenu Nicolas Hulot, qui devra progressivement ravaler ses ambitions en
matière de transition comme sa sensibilité à la solidarité et à l’égalité. Avec
Françoise Nyssen, c’est une éditrice reconnue qui rassurera quelque peu le
monde de la culture. Pour le reste, le nouveau gouvernement a tout de la
machine de guerre à destination des élections législatives. Pas de surprise
parmi les ministres qui ont abandonné le Parti socialiste : seuls les
premiers ralliés sont servis. À droite, pas de premiers rôles mais l’arc – en –
ciel presque au complet, du Modem aux juppéistes en passant par l’ancien porte-parole
de Nicolas Sarkozy et Bruno Le Maire. Ce commando s’est emparé de toutes les
positions stratégiques : l’économie, le travail, l’action et les comptes
publics, l’éducation nationale…À eux de mettre en œuvre la compression des
dépenses publiques et des comptes sociaux, des suppressions d’emplois de
fonctionnaires et l’étranglement des collectivités locales par l’amputation de
la taxe d’habitation.
Pierre Gattaz avait porté les
saintes huiles pour sacrer le nouveau monarque républicain lors de la cérémonie
d’intronisation…il a ses représentants aux affaires, venus de multinationales
ou de start-up voraces. La « société civile » selon le nouveau
président se limite aux chefs d’entreprise, aux pontes de la médecine et à l’énarchie.
Le dispositif est destiné à
déstabiliser, d’abord les électeurs de la droite pour les dissuader de regagner
la maison LR lors des législatives, mais aussi les proches du PS ou des
écologistes. Gagner une majorité En marche ! à l’Assemblée est en effet
une étape indispensable pour aboutir à la coagulation des libéraux à laquelle
veut parvenir le nouveau président et qui lui semble indispensable pour
déréguler le travail, lâcher la bride au capital, notamment financier, bref,
dissoudre le modèle social français dans une Europe sauvagement libérale.
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire