« RUE BARRÉE… », L’EDITORIAL DE PATRICK APEL-MULLER DANS L’HUMANITÉ DE DEMAIN JEUDI
Non, monsieur Macron,
il ne suffit pas de traverser la rue !
L’étude que la CGT a conduite sur les offres de Pôle emploi publiées dans
cinq grandes villes montre que plus de la moitié d’entre elles violent les lois
du travail, sont périmées ou n’offrent que des postes totalement précaires. Et
c’est particulièrement vrai dans le bâtiment et… la restauration vers laquelle
le chef de l’État voulait diriger ce jeune horticulteur en sous-entendant qu’il
était soit empoté, soit feignant. Un président ne devrait pas calquer son
discours sur les fausses informations distillées par le Medef. Ni les relents
poujadistes qui accompagnent les sorties sur les « assistés », ni le lénifiant
« bougez-vous » ne font reculer le chômage. Ils éclairent en revanche ce qu’En
marche prône en matière de politique sociale.
Lui est resté bien évasif, voire menteur, sur les voies de traverse qui lui
ont valu sa position confortable à l’Élysée, avec permis de port d’armes,
appartement de fonction et pouvoirs étendus. Alexandre Benalla avait sans doute
été bien préparé pour affronter hier la commission d’enquête du Sénat. Et
pourtant, sa défense s’est effritée question après question et lui vaut un
démenti cinglant de la préfecture de police sur les raisons pour lesquelles il
pouvait détenir un Glock. Mais qu’ont-ils à cacher pour que le président de la
République appelle, menaçant, le président du Sénat, pour qu’une garde des
Sceaux se mue en avocat de la défense, et que le ministre des Relations avec le
Parlement accuse des parlementaires de complot contre la République ? Pourquoi
Vincent Crase, l’acolyte, de Benalla dans ses méfaits, oppose-t-il le silence
aux investigations, comme le faisait un malfrat interrogé au Quai des
Orfèvres ? La thèse d’un simple dérapage individuel est démentie.
L’un aime les fleurs, les légumes et les arbres fruitiers. L’autre
piétinait les plates-bandes des policiers républicains et distribuait marrons
et châtaignes. Le premier a subi le mépris présidentiel, le second a goûté les
faveurs jupitériennes. Petit précis de la Macronie…
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