LE BLOG DES COMMUNISTES DE ROMAINVILLE

vendredi 7 septembre 2018

« Relecture », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !



« Il est urgent de ne pas se contenter d’une opposition entre un discours moral et une logique livrée à elle-même. » Dans un entretien publié en 1991, cette phrase du philosophe Paul Ricœur, dont on a pu dire un peu vite qu’Emmanuel Macron fut l’élève, pourrait être aujourd’hui. Elle est l’épicentre de la sorte de secousse qu’a été la démission de Nicolas Hulot. On peut discuter de son ampleur peut-être, mais les répliques sont à venir et prennent de manière inattendue une tout autre dimension. D’abord avec la manifestation de ce samedi, à la suite de l’appel lancé sur Internet par un citoyen tout simplement, Maxime Lelong qui s’exprime ici même dans l’entretien que nous publions. On peut aussi évoquer l’appel public d’une centaine d’artistes publié cette semaine alors même qu’est prévue, samedi également, la Journée mondiale pour le climat de multiples ONG. La conscience de l’urgence grandit avec le sentiment que nous entrons dans le brouillard d’une étuve, pour reprendre le mot de Nicolas Hulot, pour aller droit dans le mur. Il faut changer.

On doute que la nomination de François de Rugy soit à la hauteur de l’exigence et de l’urgence. Le discours moral, voire culpabilisateur, à l’égard des comportements individuels ou même collectifs a de beaux jours devant lui, mais la logique « livrée à elle-même » continue. On ne résiste pas à citer ici encore Paul Ricœur : « Ce qu’il faut commencer par contre aujourd’hui net sans tarder, c’est la critique du capitalisme en tant que système de distribution qui identifie la totalité des biens à des biens marchands. » Monsieur le président, il semblerait bien que vous n’ayez pas tout compris. Sauf votre respect, une relecture s’impose. Le profit, le court terme, le choix des dividendes comme critères de gestion contre l’utilité sociale nous enfument dans tous les sens du terme et nous interdisent de penser l’avenir en commun. Les citoyens qui seront demain dans le rue sont des Gaulois, si vous voulez et si çà caresse dans le sens du poil ceux qui se reconnaissent en vous et s’imaginent modernes, mais c’est avec ces citoyens, avec les peuples, que va se construire un monde où l’on pourra respirer.

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