Plan Vélo : la France restera en queue du peloton européen en termes de politique vélo
17/09/2018 - PCF
Le gouvernement a fait beaucoup de communication autour de son plan vélo
lancé le 14 septembre, alors qu’il avait été repoussé à plusieurs reprises. Il
n’en valait pas tant, très loin de là. En termes de politique cyclable, le
point clé est l’investissement dans la création de nouveaux aménagements et de
places de stationnement. Et le constant est sans appel : la France est en
queue du peloton européen en matière de politique cyclable et va le rester.
Les États danois et néerlandais investissent depuis des années 4 euro par
habitant et par an. Nous avons un retard colossal par rapport à eux. Et les
pauvres 50 millions par an, soit 0,7 euro par an et par habitant annoncés par
le gouvernement ne suffiront pas du tout à rattraper notre retard.
Au contraire ce retard va s’accentuer.
Une politique vélo est pourtant essentielle. Passer de 3 à plus de 10% de
parts de déplacements à vélo est extrêmement bénéfique pour l’environnement et
la santé . Cela permettrait de faire reculer massivement la pollution de
l’air qui tue des dizaines de milliers de personnes par an en France, et de
lutter efficacement contre le surpoids et l’obésité. Une grande partie des
déplacements de 1 à 10 kilomètres, très nombreux dans les zones urbaines et
péri-urbaines, pourraient être réalisés à vélo. Et à l’échelle des autres
éléments d’une politique de déplacements, une vraie politique vélo est
extrêmement efficace.
L’investissement très faible proposé par le gouvernement pour les
aménagements cyclables est d’autant plus alarmant que les collectivités ont été
saignées financièrement par les baisses de dotations de l’Etat. Elles ont
baissé massivement, de plusieurs milliards d’euros par an, leurs
investissements dans l’aménagement des voiries, ce qui pèse sur leurs
politiques en faveur du vélo.
Pour une vraie politique vélo en France, pour rattraper le Danemark et les
Pays-Bas, le PCF propose d’investir 500 millions d’euros par an dans les
aménagements cyclables, de lancer un programme de développement de
stationnement vélo en gare de plusieurs centaines de milliers de places. Cela
permettrait à l’Etat de financer les aménagements structurants à hauteur de
70%, et de ne pas compter sur des cofinancements importants venant des budgets
exsangues des collectivités.
Pour financer cet investissement, il y a des solutions : augmenter la
taxe locale sur les bureaux des entreprises, la taxe sur les parkings des
hypermarchés. Ces recettes fiscales peuvent dégager des milliards d’euros par
an, largement de quoi financer une politique vélo à la hauteur des besoins.
La bataille pour une vraie politique vélo est très loin d’être gagnée. Les
émissions de gaz à effet de serre dues au transport augmentent dangereusement
en France, alors qu’il faut qu’elles baissent drastiquement pour lutter contre
le réchauffement climatique. Il y a urgence.
Jacques Baudrier, animateur du collectif PCF mobilités
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