« Mauvais lifting », l’éditorial de Maurice Ulrich dans l’Humanité de ce jour !
Bruno
Le Maire n’hésite pas à parler, pour la loi Pacte, de nouveau visage du
capitalisme. L’emballage est soigné. Il devrait préciser que « l’objet
social de l’entreprise ne se limite pas à chercher du profit, mais qu’elle a
aussi un rôle social et environnemental ». Ce n’était donc pas le cas ?
C’est assez cocasse quand on nous assure depuis des années que ceux qui
dénoncent la recherche du profit ne sont autres que les marxo-dinosaures.
Sauf
que le contenu du paquet-cadeau est tout autre, avec en premier lieu la
privatisation confirmée d’Aéroports de Paris, de la Française des jeux et d’Engie.
Le rôle social de ces trois grandes entreprises, ce serait désormais d’être
vendues au plus offrant avec des buts essentiellement capitalistiques, à savoir
le service des actionnaires. Précisément le contraire de ce qui est annoncé. On
parle, il est vrai, d’une chance pour l’actionnariat populaire. La belle
affaire qui ne change rien sur le fond, sauf à alimenter le fantasme d’un
capitalisme vertueux et partagé par tous.
En second
lieu, les mesures avancées concernent de nouveaux allègements de cotisations
sociales. C’est tout de même culotté, disons le mot, d’évoquer le rôle social
et environnemental des entreprises quand sont annoncés des allègements de
contribution à la Sécurité sociale, au Fonds national d’aide au logement et au
versement transport. Sans parler, côté salariés, du relèvement du seuil
obligeant l’entreprise à avoir un règlement intérieur, dont on peut imaginer qu’il
ouvre la voie à l’arbitraire patronal dans les TPE où ne règne pas toujours une
chaude fraternité.
On va
vous parler de la participation, d’un meilleur contrôle – à avoir – des investissements
étrangers, voire de l’entrée de deux salariés dans les conseils d’administration
de plus de huit membres…Mais la logique du pacte libéral est claire. Il s’agit,
au nom de la levée des contraintes, de
détacher toujours plus les entreprises de tout lien à la richesse publique. Le nouveau
visage du capitalisme est celui toujours plus
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