« Homme de peu de foi », l’éditorial de Maud Vergnol dans l’Humanité de de ce jour !
« C’est
la vocation des gouvernants de protéger les pauvres… » C’est le message qu’a adressé le pape François à Emmanuel Macron, lourdement lesté par son étiquette,
amplement justifiée, de « président des riches ». Pour enfoncer le
clou, le souverain pontife lui a offert un médaillon de Saint Martin de Tours,
sur lequel le saint, dans une métaphore religieuse du partage des richesses, « divise
son manteau et le donne au pauvre ». Celui qui coûte un « pognon de
dingue » et sur qui le président de la République compte encore faire
peser ses « ajustements » budgétaires.
Pourtant
nul repentir, hier, sur la position de la France envers les réfugiés. Si le
bruit – ou l’espérance – a couru quelques heures d’une possible prise en charge
sur les côtes corses du bateau « Lifeline », le porte-parole du
gouvernement a vite démenti ? Et tandis qu’Emmanuel Macron priait pour le
salut de son âme, la honte a de nouveau submergé l’Hexagone. Y compris dans les
rangs macronistes, chez ceux qui ont sincèrement, naïvement, cru en « l’humanisme »
du candidat de la « bienveillance ». Un an plus tard, le président
propose l’installation de camps « sur le sol européen dès le débarquement »
afin d’opérer le tri sélectif des réfugiés. Et de renvoyer dans leur pays ces
touristes de la prestation sociale, ces chercheurs sans scrupule d’un avenir
meilleur, qui composent la horde de « l’immigration économique ».
Pourtant il n’existe pas de « crise migratoire » qui « submergerait »
l’Europe, mais plutôt une sévère crise politique, qui a décidé d’en faire son
problème, au moment où les profits du CAC 40 continuent de battre des records. Ici
on parle de 94 milliards d’euros, pas de 50 euros d’APL…
Au Vatican,
Emmanuel Macron avait emmené dans ses valises un exemplaire du « journal d’un
curé de campagne », pour l’offrir au pape. Bernanos, auteur fétiche du
locataire de l’Élysée, écrivait ceci : « le spectacle de l’injustice
m’accable, mais c’est probablement parce qu’il éveille en moi la conscience de
la part d’injustice dont je suis capable ».
Soyez le premier à commenter !
Enregistrer un commentaire