Aquarius : La question de l’accueil des réfugiés doit être inscrite à l’ordre du jour du prochain Conseil européen
12/06/2018 - PCF
Le refus du gouvernement d’extrême droite
italien de recueillir le bateau « L’Aquarius », ayant secouru 629 réfugiés dont
123 mineurs et 7 femmes enceintes, a mis une nouvelle fois sur le devant de la
scène l’incurie de l’Union Européenne et de la France. Par son inaction,
l’Union Européenne met en danger des vies humaines ballotées pour des raisons
politiciennes. Elle tourne le dos à son histoire et à son identité.
En
demeurant passifs, Bruxelles laisse les populistes et les xénophobes régner sur
la politique migratoire européenne. De façon incompréhensible, Emmanuel Macron
aura mis 48h à réagir, finissant par dénoncer le « cynisme et
l’irresponsabilité » du gouvernement italien. Mais plutôt que des belles
paroles, nous avons besoin que la France prenne l’initiative. Elle doit exiger
l’inscription en urgence de la question de l’accueil des réfugiés et de la
réforme du règlement de Dublin au prochain Conseil européen des 28 et 29 juin.
Il
est indispensable que les gouvernements se mettent autour d’une table pour
apporter une réponse commune à la situation dont l’Aquarius est un énième
symptôme. Il est nécessaire de réformer en urgence le règlement de Dublin qui
impute au premier pays d’entrée au sein de l’UE la charge d’examiner les
demandes d’asile. Du fait de cette disposition, les populations de l’Europe du
Sud assument seules l’accueil des réfugiés dans des conditions humaines
dramatiques quand un certain nombre de pays-membres d’Europe centrale ou du
Nord refusent de prendre leur part à la solidarité internationale. A l’occasion
du prochain Conseil européen, la France peut et doit porter des solutions
pragmatiques :
-
contraindre les États membres, y compris leurs flottes militaires, à remplir
leurs obligations internationales en matière de sauvetage en mer et de droit
d’asile ;
-
partager la responsabilité des demandeurs d’asile entre tous les pays de l’UE ;
-
réorienter les missions de Frontex vers le sauvetage et l’ouverture de voies
légales sans conditions ;
-
instaurer des voies légales et sûres d’accueil des réfugiés à travers un
couloir humanitaire dans la Méditerranée, en lien avec le Haut-Commissariat aux
réfugiés de l’ONU.
Ian
Brossat, chef de file des communistes pour l’élection européenne de 2019
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