« De l’égoût, du sang », l’éditorial de Michel Guilloux dans l’Humanité de ce jour !
Il n’y
a rien d’anecdotique ni de folklorique. Et encore moins de terrain de discussion
possible. Ici, on ouvre des « bars »,
pas interdits aux autres mais réservés aux « membres », des « mâles
blancs », comme on dit. Là, on évoque pudiquement une bagarre impliquant
une personne de couleur et un fils de famille bien connu, le motif de l’agression
« serait » raciste. Ailleurs on découvre des jeunes passés à tabac,
avec des séquelles à vie. Quand ils ne finissent pas noyés dans une rivière
suite à un « rite de passage » qui aurait « mal » tourné…jusqu’à
un hebdo de « valeurs » mettant le milliardaire Soros à sa une dans
un choix de cadrage tel que la presse antisémite sous Pétain ne l’aurait pas
renié. L’écart tient toujours du fleuve du sang.
Ils seraient
« antisystème » ces gens-là ? À peine victorieux en Italie,
voilà qu’ils organisent la chasse aux migrants et dénoncent le droit des femmes
à disposer de leur corps. Semeurs de haine et de division avant tout. En France,
depuis un certain 21 avril 2002, une pente a été empruntée, au rythme d’un
traitement de choc pour fracturer la société, abîmant le débat public, « d’identité
nationale » en « déchéance de nationalité ». Et aujourd’hui, un
ministre de l’intérieur gérontocrate, qui a pu, durant la campagne
présidentielle confondre « Emmanuel Le Pen » et « Mme Macron »
ne trouve rien à redire sur les nazillons qui prétendent contrôler la frontière
des Alpes, tout occupé qu’il était à peaufiner sa loi de chasse aux migrants. L’abaissement
en cours du Parlement votant à la chaîne des lois antisociales n’est pas moins
inquiétant dans un tel paysage.
À l’heure
des grandes régressions sociales du libéralisme sauvage, la France comme l’Europe,
voire les États-Unis avec Trump, ont rouvert la boîte de Pandore. Il n’y a
aucune issue positive à opposer le chômeur italien au retraité allemand. En revanche,
chercher ce qui peut les rassembler peut être une belle piste d’avenir, tout
comme, ici et maintenant, être du côté des jeunes face à Parcoursup, des
cheminots face à la casse du rail public, des hospitaliers…Du côté des justes
colères sociales plutôt que de la tambouille des ressentiments.
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