" Maturation en cours ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
On pensera ce qu’on voudra de
Benoît Hamon et de la primaire, dont il vient de sortir large vainqueur, mais
au moins une chose est sûre désormais. L’instinct de survie « de gauche »
des militants socialistes nous dit quelque chose d’assez fondamental sur le
moment politique. Et singulièrement sur le peuple de gauche lui-même. Car cette
victoire, aussi inattendue pouvait - elle
paraître il y a deux mois encore, marque
non seulement une volonté de rupture avec le hollandisme et le vallsisme, mais,
surtout, elle installe dans le débat plus global des propositions
supplémentaires pour une véritable alternative. Analysons donc la situation au
plus près de la réalité et mesurons le chemin parcouru au fil du quinquennat. Si
ce vote est une bonne nouvelle pour la gauche toute entière, allons déjà plus
loin.au cœur de ce grand chamboule – tout, que Jean-Luc Mélenchon nomme à juste
titre le « dégagisme », il nous reste prioritairement à observer ce
qui constitue sans doute la principale leçon des dernières semaines : le
besoin de vraie gauche est là, tellement là que beaucoup de libéraux de droite
comme de gôche prennent peur. Ils doivent pourtant s’habituer à l’idée. La gauche
de transformation sociale pèse beaucoup plus lourd que certains l’imaginaient. Peut
– être nous – mêmes, c’est dire…
Voyons bien le phénomène de
maturation en cours et à quel point cela donne du crédit et de la force à ceux,
à tous ceux, qui ont construit des contenus alternatifs crédibles et donnent de
la cohérence, depuis longtemps, à ce qu’ils proposent. Malgré les railleries de
toute la médiacratie et le mépris de classe des ordo – libéraux, cette bataille
d’idées ne vient pas de nulle part. elle a labouré en profondeur la société et
la primaire socialiste n’en est qu’une expression complémentaire. La défaite
cuisante du libéralisme au sein même du PS ouvre un nouveau chapitre de débats
en profondeur dont l’issue reste incertaine. Mais la gauche républicaine et
sociale est bien vivante. Comme est vivant la peuple de gauche, qui ne veut
plus entendre parler ni de « trahisons » ni de « renoncements ».
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