" La fable du chevalier blanc ", l'éditorial de Paule Masson dans l'Humanité de ce jour !
L’austère Fillon aime le luxe. Et
même s’il s’est taillé une image de républicain intègre, loin de l’agitation
bling – bling de la droite décomplexée,
on connaissait déjà la propension du champion de la rigueur budgétaire à
dépenser sans compter l’argent des contribuables pour assurer son train de vie
de nanti. Premier ministre entre 2007 et 2012, il avait rendu son ministère le
plus dépensier du gouvernement, avait fait tripler la surface de l’appartement
de Matignon et utilisait les jets présidentiels pour ses déplacements privés…
Jusqu’à présent, ces abus étaient
restés souterrains, tant les enquêtes judiciaires qui entachent la droite, de
Sarkozy à Balkany, ont pris toute la lumières. Mais le soupçon d’emploi fictif
de son épouse, révélé hier par le Canard Enchaîné, déplace subitement le
projecteur. Pénélope Fillon, mère au foyer, de son propre aveu « jamais
impliquée dans la vie politique de son mari », a gagné en moyenne 5000
euros par mois pendant huit ans comme attachée parlementaire ! Belle somme
lorsque l’on sait qu’un assistant touche entre 2000 et 2500 euros mensuels. La
révélation est assez sérieuse pour que le parquet financier ouvre une enquête.
Pauvre Fillon. Dans son starytelling idéal, il
aurait tant aimé tenir la fable du chevalier blanc de la politique jusqu’à l’élection
présidentielle. Aujourd’hui il sort les rames alors que le courant n’est déjà
plus si favorable à ceux qui maintiennent une chape de plomb libérale. À
gauche, la dynamique de le campagne de Jean-Luc Mélenchon et la percée de Benoît
Hamon dans la primaire socialiste crédibilisent la nécessité d’une autre
répartition des richesses, de l’augmentation du Smic, de la baisse du temps de
travail…Autant de propositions jugées »irréalistes » et « irresponsables »
par ceux qui, de Pierre Gattaz à François Fillon, craignent par-dessus tout que
surgisse une nouvelle Nuit du 4 août.
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