" Le bilan censuré ", l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour !
Cinq ans jour pour jour après le
discours du Bourget, les électeurs proches du Parti socialiste ont présenté l’addition
à Manuel Valls. La loi travail, le 49 – 3, la déchéance de nationalité, les
cadeaux mirifiques au patronat…François Hollande avaient de bonnes raisons de
fuir un vote sanction. L’ex-premier ministre espérait pourtant faire disparaître
le passif du quinquennat derrière les masques de son expérience et de son
autorité. Écher et un mat promis pour dimanche prochain. Il n’arrive qu’en
seconde position et ne dispose que de la très faible réserve des candidats
supplétifs. Encore un sortant, pourrait – on dire, promis à la sortie.
Ceux qui se sont déplacés, hier,
ont voulu sanctionner un bilan et, majoritairement, affirmer le souhait d’un
ancrage à gauche pour interrompre la dérive libérale entreprise par l’exécutif.
Ils ont donc placé en tête Benoît Hamon et accordé plus de 18 % à Arnaud
Montebourg. Le faible score de Vincent Peillon confirme qu’il était impossible
de tenir un grand écart entre critique et approbation.
La participation à cette primaire
socialiste – en baisse sans être indigne – ne garantit pas l’avenir du candidat
qui en sortira. Il ne pourra pas, en effet, se targuer d’incarner le vote
utile, alors que plane le risque d’un second tour Fillon-Le Pen. À gauche
Jean-Luc Mélenchon domine la scène politique, soutenu notamment par le Parti
communiste et Ensemble. À droite, l’opération Macron aimante des notables
socialistes convertis au libéralisme au point de rejoindre une caravane qui mêle
des hommes politiques de droite et des grands patrons. Cependant, le nombre d’électeurs
mobilisés redonne une raison d’être au courant socialiste et il serait
hasardeux de prédire sa disparition. Choisira-t-il de renouer avec le camp du
progrès ? Il lui faudra des actes plus que des discours, fussent – ils du
Bourget.
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