" Coucou, la revoilà ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité de ce jour !
Et si, de nouveau, on faisait
revivre la formule "Soyons réalistes", demandons l’impossible » ?
Parce qu’il y a au moins un point commun à Manuel Valls, Emmanuel Macron ou
François Fillon. Dans leur dictionnaire des synonymes, conformisme et fatalisme
se disent d’un mot : réalisme. Il est ainsi « réaliste » de
gouverner à coups de 49.3 contre son camp et contre son peuple. Il est tout
aussi « réaliste », à l’heure de la COP21, de mettre sur la route des
autocars pour pauvres conduits par des chauffeurs ultra-pressurés. Et le plus « réaliste »
dans tout çà est que l’argent (public) aille encore plus vite aux intérêts (privés).
Pendant ce temps, à force de les voir jouer sur leur propre terrain fangeux,
les bas du front habités de la passion morbide du culte du chef croient leur
heure (re)venue.
Le paysage avant la bataille
serait ainsi posé, ressemblant aux décombres de l’après. Inutile d’aller voter,
braves gens, ils s’occupent de tout, eux les « réalistes » au
vocabulaire restreint au niveau de celui d’un vigile de boîte de nuit en
costard cravate : « Çà va être possible ». Le reste du champ
politique, à gauche de tous ceux-là qui entendent liquider la notion même de
gauche et avec elle toute ambition de transformation sociale, ne l’est donc
pas, « réaliste ». Tant mieux.
Prévoir un meeting en recourant à
l’hologramme, le jour même où l’obscurantisme ouvrira sa boutique à Lyon. Réclamer
sur le modèle de la défense du climat, une « COP » mondiale contre l’évasion
fiscale. Rêver d’une VIe République pour
rétablir pleinement le peuple dans sa souveraineté. Et même parler de « revenu
universel ». Candidats à l’élection présidentielle ou à la députation,
hommes et femmes qui se battent à leurs côtés, celles et ceux qui portent ces
idées captent quelque chose du combat incessant de la clarté contre l’obscurantisme.
Oui, au pays des lumières, l’utopie a toujours été l’arme des combattants de l’avenir
et de l’espérance. Toutes valeurs qui ne se cotent pas en bourse et qui, de
ruisseaux « irréalistes » finissent par nourrir les torrents des
grands combats transformateurs de l’histoire de notre peuple.
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