" Le voile se lève ", l'éditorial de Maurice Ulrich dans l'Humanité de ce jour !
Nul ne saurait dire aujourd’hui
quelle sera l’ampleur de la journée d’action du 16 novembre, à l’appel de la
CGT et de FO, et ce qu’il en sera de la participation éventuelle des autres
forces syndicales. Mais une chose est sûre, rien n’est figé dans le rapport des
forces sur le terrain social. Ceux qui au Medef, comme au gouvernement, voire
dans nombre de médias et chez les plus savants des commentateurs, pensaient
pouvoir déposer des chrysanthèmes sur les mobilisations peuvent ramasser leurs
pots de fleurs. Alors qu’un quasi cavalier seul de la CGT était désormais tenu
pour acquis, la rencontre de mardi entre la CGT et FO et les décisions qui y
ont été prises viennent rebattre les cartes et pas seulement pour une seule
main, mais peut-être durablement.
Que n’a-t-on pas entendu sur la
recomposition du paysage politique avec, nous disait-on, une CGT qui, depuis
les manifestations contre la loi El Khomri, s’essoufflait inutilement et
systématiquement dans la rue tandis que FO y avait sagement renoncé pour
revenir à un réformisme de bon aloi déjà pratiqué avec succès par la CFDT. De même,
on tenait pour acquis qu’Emmanuel Macron avait enfin réussi à écarter la
possibilité de tout front syndical, comme il était parvenu à marginaliser le PS
et à fracturer la droite.
Mais une fois encore il y a un bout
de chemin de la coupe aux lèvres. Sans doute le président et son gouvernement
ont-ils marqué des points avec le vote des ordonnances, comme avec celui, cette
semaine, de la suppression de l’ISF. Mais à quel prix ? Ce n’est pas
seulement une étiquette qui est apposée à Emmanuel Macron, devenu dans l’opinion
le président des riches. C’est une réalité qui vient s’ajouter à la perception
majoritaire dans l’opinion qu’il est aussi le président de la remise en cause
du Code du travail. Dans le même temps, on ne saurait nier que demeure
peut-être dans les consciences un certain attentisme dû aux conditions hors
normes et à la confusion de l’épisode électoral. Mais le voile des illusions
qui demeurent se dissipe. L’accord intervenu entre FO et la CGT en est uns
expression claire. Le 16 devrait contribuer à le lever plus encore.
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