" Joyeux bordel ", l'éditorial de Maud Vergnol dans l'Humanité de ce jour !
Le Président de la République
perd ses nerfs. L’enfant gâté de l’ordo-libéralisme, gonflé par un sentiment de
toute puissance, ne contrôle plus sa morgue. Ainsi, demander une rencontre avec
le chef de l’État et manifester pour la sauvegarde de son emploi, comme l’ont
fait les salariés de GM&S, consisterait à « foutre le bordel »
plutôt que de travailler. Ah, la paresse endémique de tous ces « gens qui
ne sont rien », dont la vie « est moins difficile que celle d’un
entrepreneur », qui rechignent à n’avoir pour seul but dans la vie que de « devenir
milliardaires », et qui pourtant osent défendre leurs intérêts…Si l’on
suit bien monsieur Macron, la démocratie, « ce n’est pas la rue », ni
le droit de grève, ni celui de manifester pour les « fainéants », les
« illettrés », bref, ceux qui n’ont pas compris qu’il « suffisait
de travailler pour se payer des costards ». De quoi faire pâlir de
jalousie un ex-président des riches au vocabulaire fleuri, lui aussi. Mais, au-delà
du mépris de classe, que nous dit ceytte ultime « macronade » ?
Le sens de cette « pensée
complexe » est sans doute à chercher dans les doux euphémismes et exégèses
laborieuses du porte-parole du gouvernement. Christophe Castaner, qui évoque « une
volonté de nommer les choses ». « N’y-a-t-il pas de nombreux Français
qui pensent cela ? », a même osé le fou du roi, sur le refrain
populiste de « ces gens qui aujourd’hui ne veulent pas travailler, ma
bonne dame ! ». Eh bien non, la plupart des Français ne pensent pas
cela. D’abord parce qu’ils sont de plus en plus nombreux à vivre dans leur
chair les ravages du chômage de masse et la précarité à vie. À voir clair
désormais dans le jeu du président de la République et la violence de ses
attaques à l’égard des plus fragiles, quand les patrons du CAC 40 croulent sous
les cadeaux. L’électorat de droite ne s’y trompe pas, applaudissant des deux
mains le blitzkrieg social d’Emmanuel Macron. À quelques jours d’une manifestation
de la fonction publique, le 10 octobre, le jeune monarque devrait se rappeler
que les grandes colères populaires se nourrissent des humiliations infligées
par les puissants.
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