" Diable ", le billet de Maurice Ulrich !
Tiens, pourquoi ne pas commémorer
les cinquante ans de Mai 68, s’est dit,
semble-t-il, Emmanuel Macron en évoquant « ce temps des utopies et
des désillusions ». Bonne idée, mais on craint les fleurs et les couronnes
pour ce beau mois des floraisons, mois des métamorphoses, comme disait Aragon à
propos d’une autre, mai. Çà chante bien, aussi, pour celui-là. Paul Ricœur,
dont se réclame un peu vite le président, disait que les utopies sont ce qui
ouvre les chemins du possible. On a un peu l’impression qu’il s’agit de le
refermer. Circulez, il n’y a plus rien à voir. Certains qui eurent la peur de
leur vie entre la Sorbonne et le Panthéon craignent même le retour du diable.
« La vérité, écrit Luc Ferry dans sa chronique du Figaro, c’est que ce fut
un moment de déconstruction fanatique des autorités et des valeurs
traditionnelles. » Tant que çà ? Mais mi 68 fut aussi, avec plus de
10 millions de travailleurs en grève, un grand épisode de conquêtes sociales.
Ce n’est peut-être pas ce qu’Emmanuel Macron veut commémorer.
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