Déclaration de la fédération de Seine-Saint-Denis du Parti Communiste Français
Aujourd’hui 26 octobre, au bout
des pistes de l'aéroport Charles De Gaulle, s'est ouverte une annexe du tribunal
de Bobigny dont le seul objet est de traiter la situation des étrangers dont
l'entrée en France a été refusée à leur descente d'avion.
Dans ce nouveau
« tribunal », les conditions minimales de fonctionnement ne sont pas
assurées : pas de bibliothèque pour consulter les textes légaux et les
jurisprudences, pas d'imprimantes, pas de fax. Les magistrats sont isolés, sans
possibilité immédiate de consulter leurs confrères en cas de doute, la
signalétique du lieu est minimale, les avocats ne pourront prendre connaissance
des dossiers que le jour de l'audience... etc.
De nombreux avocats, magistrats et
militants des droits des étrangers s'insurgent devant cette situation et
refusent de voir la justice s'exercer dans de telles conditions, dénonçant la
mise en place d'une justice d'exception.
Justice d'exception renforcée par
la proximité immédiate du « tribunal » avec les locaux de la zone
d'attente de reconduite aux frontières gérées par la Police Aux Frontières. La
mainmise du ministère de l'intérieur sur les lieux est flagrante et tout est en
place pour, de fait, assurer un fonctionnement parfaitement fluide de la
machine à expulser. On aimerait que le gouvernement fasse preuve de la même
détermination à faire fonctionner la justice du quotidien, submergée par la
charge de travail et minée par le manque de moyens humains et matériels.
La fédération du PCF de
Seine-Saint-Denis déplore et condamne cette situation, inédite dans notre pays.
Elle exprime sa solidarité avec tous les étrangers, qui pour beaucoup fuient la
misère, la guerre et la répression dont ils sont victimes et qui vont faire les
frais de cette justice expéditive sans pouvoir réellement faire valoir leurs
droits.
Le PCF 93 partage les inquiétudes
et la colère des professionnels et des associations face au fait, comme le dit
le défenseur des droits, Jacques TOUBON, « que le droit à une
juridiction indépendante et impartiale, la publicité des débats judiciaires et
les droits de la défense sont susceptibles d'être gravement compromis ».
Les communistes de
Seine-Saint-Denis soutiendront toutes les initiatives de nature à faire échec à
ce dispositif judiciaire qui met à mal les droits de l'homme et ternit l'image
de la France dans le monde.
Pantin le 26 octobre 2017
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