" Préemptons l'avenir " !, l'éditorial de Patrick Apel-Muller dans l'Humanité de ce jour
" La fatalité triomphe dès
qu’on croit en elle " , écrivait Simone de Beauvoir. La trahison et les
peines sociales de ce quinquennat, le paysage politique dévasté, les colères
populaires parfois dévoyées vers la haine du voisin, la dissimulation du
libéralisme brutal derrière le masque d’un jeune ambitieux, la pulsion
réactionnaire qui s’est emparée de la droite, les affaires en cascade
accompagnant les candidats LR et FN…tout aurait pu noyer la campagne
présidentielle sous les fumigènes. Et à deux jours du vote, c’est le candidat
de la transformation sociale, celui qui prône l’égalité et la justice, qui
trouble le scénario établi par les puissants. La gauche véritable n’est donc
pas morte, portée par la jeunesse et renouant avec les milieux populaires et les
chômeurs. Jean-Luc Mélenchon peut même accéder au second tour ; c’est à
portée de main. Il serait dommage de rater l’occasion, de ne pas saisir toutes
les heures qui viennent pour convaincre les indécis. Au-delà même d’un succès
devenu envisageable, le score de Jean-Luc Mélenchon est un investissement pour
l’avenir. Il est primordial pour notre peuple que la gauche ne soit pas
dissoute par la religion du marché, sabordée par les tristes gouvernants qui se
sont soumis au désirs du Medef et s’agglutinent dans l’entourage d’Emmanuel
Macron, prêts pour certains à suivre Manuel Valls dans des alliances avec
François Fillon.
Le candidat LR comme celui d’En
marche promettent une purge violente au pays. Il faut une force puissante
et attestée dans les urnes pour y résister. Les sensibilités qui la
construisent sont multiples : communistes, insoumis, écologistes, syndicalistes
et associatives. Elles peuvent aimanter un rassemblement plus large qui
établisse des majorités durables. « Il n’y a pas des perdus »,
écrivait André Breton. Dimanche, un grand pas peur être franchi.
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