" L'implication ", l'éditorial de Jean-Emmanuel Ducoin dans l'Humanité de ce jour !
À J-13, il ne s’agit plus
seulement d’arithmétique plus ou moins calquée sur les risques aléatoires de
logiques sondagières. Ce qui se passe autour de la candidature de Jean-Luc
Mélenchon – au point qu’il soit devenu un phénomène reconnu pour sa dynamique
et son talent – dépasse de loin sa propre personne et mériterait une analyse
sérieuse des soubassements contemporains de la politique. La vague qui semble
se soulever offre en effet un espoir nouveau, tandis qu’elle pourrait balayer
bien des doutes et des réflexes, à commencer par le célèbre « vote utile »,
puisque chacun sait désormais que Mélenchon n’est pas le moins bien placé pour
battre franchement Le Pen en cas de second tour ! S’il faut se méfier des
sondages, qui brident parfois des votes d’adhésion au profit de votes « utiles »,
ne boudons néanmoins pas notre plaisir du moment. Sachons constater froidement
que l’opinion publique frémit, et que ce frémissement provoque la mutation des
consciences et l’implication qui va avec. Et si c’était possible ? Et si les
indécis se disaient eux aussi qu’ils ont à portée de main la capacité de
renverser la table ? Et si nous ne rêvions pas ? Les sondages restent
l’une des armes des puissants ; pour une fois utilisons cette force jadis
à leur disposition pour la retourner contre eux !
car, dorénavant, plus personne ne
nie que ce vent porteur modifie en profondeur le sens d’une campagne en pleine
ligne droite, ce que nous observons autour de nous quotidiennement. Même les « Échos »
s’inquiètent du « risque Mélenchon » et des conséquences d’une
éventuelle élection « sur les marchés ». C’est bon signe, la peur
change de camp. Et pour cause. Ce projet en question, qui « fait société »
en incluant une révolution citoyenne, n’est pas qu’une affaire technique. Nous parlons
là d’une visée, de critères d’évaluation, d’une mises en commun, d’une
démocratie d’implication, bref, d’une méthode pour y parvenir autour d’une
nouvelle République. Ne l’oublions pas : la bataille d’idées se gagne dans
la capacité à mobiliser les familles politiques en leur noyau, et pas sur leurs
marges. Nous y sommes presque.
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