" De la rue aux urnes ", l'éditorial de Michel Guilloux dans l'Humanité" de ce jour !
Oui, plus que jamais, descendre
dans la rue le 1er mai. Parce que ce jour n’est pas celui du « travail »
comme l’on disait du temps de Pétain, dont le régime antisémite et
collaborationniste supprima les syndicats existants pour, dans l’esprit des « corporations »
fascisantes, abolir la distinction entre travailleurs et patrons, donc entre
exploités et exploiteurs. C’est contre ce type d’amalgame, alors porté à l’incandescence
d’un régime criminel et liberticide, que le mouvement ouvrier a conquis cette
journée internationale des travailleurs, fériée et chômée. Cette année, comme
le dit la CGT, elle sera placée sous le signe de l’appel : « En finir
avec les reculs sociaux qui font le terreau de l’extrême droite ! »
Oui, il faut faire barrage au
Front national sur le terrain social est crucial. Avant de lui porter un coup d’arrêt
dans les urnes, dimanche 7 mai. Parce que, franchement, qui peut penser que le
climat sera le même dans le pays, dans les entreprises comme dans les
quartiers, selon que Marine Le Pen sera renvoyée dans les cordes ou qu’elle
talonne un Emmanuel Macron ? Quelle est cette « France » qui
déferlerait avec celle qui pense que « les sociétés multiculturelles
deviennent multiconflictuelles » ou qui dénonçait l’immigration comme la « submersion
par un remplacement organisé de notre population » ? La même lime son
discours. Mais que « ordre », pour reprendre son slogan d’avant
premier tour, prônent-ils, elle et ses sbires racistes, haineux, violents ?
Plus haute elle sera dans les urnes, plus bâillonnée sera la voix du peuple
face aux tenants d’un libéralisme lui-même sans entrave.
Oui, tracer un signe d’équivalence
entre les deux derniers candidats en lice serait funeste pour toutes celles et
tous ceux qui agissent ensemble pour leurs droits et en conquérir de nouveaux. Dès
le 9 mai, plus largement battue sera Marine Le Pen, mieux serons-nous tous
placés pour poursuivre le combat contre les fauteurs de crise et régression
sociale, terreaux dont se nourrit la bête immonde.
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