" Les fausses assurances du 7 mai ", l'éditorial de Sébastien Crépel dans l'Humanité de ce jour !
« Marine Le Pen ne peut pas
gagner la présidentielle, tous les sondages le montrent. Ils ne se sont pas
trompés au premier tour. À quoi bon, alors, user ma voix en la donnant à
Emmanuel Macron ? ». Chacun a rencontré, depuis dimanche, des électeurs
de gauche déchirés à l’idée de cautionner malgré eux le candidat adoubé par la
finance, cherchant à se convaincre que leur abstention suffira à écarter la
menace Le Pen. Examinons la question froidement. Une victoire du FN est-elle
totalement exclue ? Elle l’est autant que celle de Donald Trump aux
Etats-Unis, celle du Brexit au Royaume –Uni…et que l’accession de Le Pen père
au second tour de l’élection présidentielle, un certain 21 avril 2002. les
sondages ne se sont pas trompés, dimanche ? C’est faux. La plupart
prévoyaient une abstention plus proche de celle de 2002 (28,4%) que de 2012
(20,5%). Elle s’est élevée à 22,2%. Conséquence, la candidate du FN a fini en
dessous (21,3%) des estimations antérieures les moins favorables (22-24%)
Les sondages se sont donc trompés
deux fois. Or, ces pronostics que le sursaut de participation a fait mentir
dans un sens, l’abstention peut les faire mentir dans l’autre sens., le 7 mai. Aucun
sondage ne pourra prémunir contre l’excès de confiance des électeurs décidant
contre toute attente – en particulier celle des sondeurs – de bouder les urnes.
Mais l’enjeu le 7 mai n’est pas
seulement d’empêcher une victoire de Le Pen. Il est d’enrayer sa progression d’un
scrutin à l’autre. Nombre d’électeurs, même parmi ceux qui lui sont le plus
hostiles, se sont désormais « habitués » à un FN à 20-25%. À mesure que le danger avance la
conscience de celui-ci recule : c’est cela la banalisation. Si, le 7 mai
Marine Le Pen réunit 30, 35, voire plus de 40% des voix, un nouveau palier aura
été franchi. Au risque de conforter l’extrême droite aux législatives et d’étouffer
toute autre opposition à Emmanuel Macron. Un comble, au moment où la gauche
vient de relever magnifiquement la tête avec Jean-Luc Mélenchon.
4 Comentários:
Le problème c'est que le vote anti-Le Pen ne permet pas d'enrayer sa progression de scrutin en scrutin:
1er tour 2002: 4 804 713 = 17% des voix pour Le Pen
2ème tour 2002: 5 525 032 = 21% (+15%)
1er tour 2017: 7 679 493 = 22% (+39%)
Certes, rien ne remplacera la bataille politique et idéologique, comme la nécessité de s'attaquer à la racine du mal. Mais pour autant peut-on rester indifférents au fait que le 7 mai le FN peut passer la barre des 40% et lui faire franchir une nouvelle marche dans son ascension. Faire barrage au FN ce n'est pas se vauter dans un quelconque Front républicain et encore moins donner un chèque en blanc à Macron.
Je ne partage pas l’analyse de l’éditorial de Sébastien Crépel. La montée du Front National est bien réelle mais les responsables ne sont pas les électeurs mais bien les différentes politiques gouvernementales en rapport avec les critères capitalistes qui ont conduit aux privatisations, déréglementations et flexibilités en tout genre, menées depuis François Mitterrand. Le peuple n’a pas oublié tous ceux qui sont passés aux affaires. Depuis 1981 l’austérité augmente, le chômage progresse, les inégalités sociales se creusent, les riches sont de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres. Le vote pour Marine Le Pen n’est plus composé uniquement de racistes et de fascistes. Maintenant c’est devenu un vote de désespoir de la classe ouvrière qui s‘est sentie trahie par les politiques de gauche et de droite. Et ce n’est pas avec la politique de Macron que cela changera ! La droite et la social-démocratie sont méprisantes envers le peuple qui souffre. Encore aujourd’hui, l’économiste Jacques Attali et grand soutien d’Emanuel Macron, parle d’anecdote en ce qui concerne la fermeture de l’entreprise Whirlpool d’Amiens avec ces nombreux licenciements. Au lendemain des résultats du premier tour, la bourse a grimpé de plus de 4%, c’est donc bien le témoin que la Finance dont est issu Macron se réjouit de son élection. La terreur et les ravages du capitalisme sont du même camp ! En 2002, ils nous ont déjà fait le coup avec Chirac contre Le Pen père et le recours aux institutions représentatives n’ont rien changé à la société malgré le résultat de Chirac élu avec 82% des voix. En ce qui me concerne je m’abstiendrai et ne suivrai pas les sirènes qui nous ont menés depuis des décennies et qui nous mènent encore vers le chaos capitaliste (Macron en fait également partie). Je pense comme l’écrivait Alexis de Tocqueville que « Ceux qui regardent le vote universel comme une garantie de la bonté des choix se font une illusion complète ». Et selon l’expression de Jean Paul Sartre « Élections, pièges à con », je dirai «Elections Présidentielles pièges à con ». Seules les élections législatives sont importantes et quel que soit le Président élu, il devra gouverner avec une majorité parlementaire donc le meilleur moyen de s’opposer aux héritiers du fascisme et du national-socialisme sera de voter massivement pour des députés de la gauche alternative. Macron n’aura pas besoin des voix de la gauche alternative pour être élu et passera facilement avec les voix de droite et des socialistes (pléonasme).
Alain HERRERO.
Repeindre l'image du FN en passant du père à la fille, c'est comme passer du vernis sur du bois pourri. C'est la démagogie et le mensonge pour diviser le peuple, la souffrance sociale pour détourner les citoyens et les citoyennes du combat contre l'ultralibéralisme économique, pour les assommer de résignation et les décourager. C'est la haine de l'autre, le racisme et la xénophobie. Le PCF, avec le Front de Gauche, ne laissera pas le FN gagner du terrain en changeant de visage pour faire croire aux travailleurs qu’il serait de leur côté.
Le FN veut brouiller les pistes. La nouvelle chef du FN prétend défendre les pauvres? Mais elle vote contre les subventions au Secours populaire et les associations de chômeurs dans le Nord-Pas-de-Calais. Elle prétend défendre les travailleurs mais elle propose l'exonération des cotisations sociales de Total Dunkerque quand ce groupe a distribué 34 milliards d'euros de dividendes depuis 2006 et le retour aux 39h pour les salariés. Elle prône le « rôle protecteur de l'État »? Mais elle ne pense même pas aux services publics de santé, de l'éducation, à l'emploi ou à la sécurité sociale ! Il y aurait d'ailleurs selon elle « déjà trop de fonctionnaires » dont elle dénigre le travail. Non, vraiment, le Front national ne pourra pas cacher qu'il n'est pas dans le camp des travailleurs, ni des familles modestes . Il est dans le camp de l'argent et de ceux qui payent l'impôt sur les grandes fortunes comme la famille Le Pen.
Les amis européens du FN
La société à laquelle le FN rêve est une société glacée Ses amis sont au pouvoir en Hongrie et que se passe-t-il pour les Hongrois ? Non seulement ils perdent des emplois, mais ils perdent aussi le droit de protester, de s'informer, de penser, de parler... Que se passe-t-il là où ses amis tiennent des régions entières : ils défendent les travailleurs contre la mondialisation capitaliste ? Non, ils amplifient la casse des droits sociaux et l'insécurité progresse! Partout où l'extrême-droite a du pouvoir, c'est moins de libertés, moins de droits, moins d'avenir.
Les communistes ont toujours combattu les forces qui instrumentalisent le désespoir, la colère à des fins politiciennes. Ce combat est plus que jamais d'actualité. Les idées du Front national sont contraires à toutes les valeurs que portent le PCF. Ils mettent toute leur énergie, toutes leurs forces militantes pour faire naitre l'espoir chez ces millions d'hommes et de femmes qui souffrent, chaque jour, des politiques libérales. Ils continueront à combattre celles et ceux qui veulent transformer la misère en fond de commerce de leur entreprise de haine et de racisme.
On peut compter sur le PCF pour que la gauche ne lâche pas sa boussole, celle du progrès social. À la présidentielle, écartons Marine le Pen et aux législatives, battons Macron.
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